Après plusieurs années comme ingénieur concepteur chez Naskéo puis responsable du bureau d’études conception, Valentin Fougerit prend en charge le développement stratégique de la conception du groupe. Il nous explique en quoi consiste ce métier.
L’entreprise Naskéo gère plusieurs activités sur la chaîne de valeur du biogaz. Sa filiale TER’GREEN s’occupe du développement de projets, Naskéo environnement conçoit et construit des unités de méthanisation clés en main et Sycomore Service propose des services d’exploitation.
Travail polyvalent
« Pendant quatre ans, j’ai été responsable conception de Naskéo environnement, explique Valentin Fougerit. J’ai supervisé le bureau d’études qui faisait l’ingénierie des sites Naskéo. J’intervenais sur le dimensionnement des filières, le choix de la taille des cuves, la réception des équipements en lien avec le service commercial dès l’avant-projet. Nos deux principales préoccupations sont de répondre au besoin des clients (intrants, traitement…) tout en cherchant à rationaliser les coûts. Avec la baisse de trajectoire des coûts, nous travaillons notamment à faire baisser les coûts d’exploitation qui représentent 60 à 70 % du coût total (investissement compris) sur quinze ans. Nous faisons une analyse économique des projets, mais nous en étudions aussi en parallèle la psychologie : la façon dont le client envisage son exploitation, l’approche industrielle ou agricole…
Mon métier nécessite une pluridisciplinarité : gestion économique, réglementaire, mécanique avec les équipements et gestion des flux de matières. Dimensionnement, implantation, mais aussi phases de chantier et respect des délais font partie de nos responsabilités, mais nous devons en plus proposer une unité qui soit performante à terme avec analyse des données et optimisation biologique et énergétique. J’ai une formation d’ingénieur en procédé pour l’environnement et suis titulaire d’un doctorat en génie des procédés d’épuration. Dans mon équipe du bureau d’études, il y a des profils d’ingénieur process (quatre personnes en conception), mais aussi quatre spécialistes automaticiens : le cœur névralgique de l’unité, avec instrumentation automatisée, intelligence de fonctionnement. Sur chaque projet, nous avons un commercial, un chargé d’étude, un ingénieur process pour construire l’offre, puis un ingénieur process, un ingénieur réalisation, un automaticien et un ingénieur mise en route ! »
Optimiser les unités de méthanisation
« Début 2022, je quitte le service conception pour prendre en charge le développement stratégique avec un objectif : rendre les unités de méthanisation compétitives, travailler à développer un modèle d’unité performante. Nous allons étudier les tailles optimales, les gisements pertinents, les filières de traitement performantes. C’est un travail conceptuel au cours duquel nous allons vérifier les impacts sur différentes variables. Avec des ingénieurs agronomes en interne et en association avec un laboratoire spécialisé, nous sommes très attentifs à l’aspect exploitation agricole, en particulier pour le retour au sol, avec la teneur en carbone ou en azote des digestats. Autre élément primordial : l’optimisation des usages et la valorisation du biogaz et des sous-produits. Nous avons également identifié la gestion de l’exploitation comme étant l’un des points clés de la performance, et avons développé un logiciel de gestion de l’unité : gestion des flux, mais aussi travail sur les intrants, parfois industriels. En fait, mon travail consistera avec toute notre équipe à définir et à mettre en place des unités performantes “industrielles”, mais aussi durables dans leur impact agricole. »
