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CS RUMA : des apprenants témoignent

Nous avons demandé à quelques anciens apprenants de nous évoquer leur formation CS RUMA : pourquoi avoir choisi cette formation, quel est son contenu, quels messages pour les futurs apprenants  ? Témoignages.

Paul Durecu
CFPPA Périgueux

Pourquoi avoir fait cette formation, quel est votre parcours ? 

À la fin du collège, je suis parti au CFA pour faire un baccalauréat agroéquipement, axé sur le machinisme et la mécanique ; ensuite, j’ai fait un BTS ACSE axé sur l’analyse et la conduite d’un système d’exploitation, le tout en alternance chez Bertrand Guérin. À la base, je ne connaissais pas la méthanisation, c’est comme alternant chez ce dernier que j’ai découvert ce secteur ! À la suite de mon BTS, Bertrand m’a proposé de suivre cette formation qui venait d’être mise en place : c’était la deuxième session. J’ai donc fait le CS RUMA pour devenir responsable d’une unité de méthanisation, toujours en alternance chez Bertrand Guérin (SARL Clottes Biogaz). Bertrand avait déjà son unité et une autre en projet ; il cherchait donc deux personnes pour les exploiter. Nous avons convenu de faire un tour de France dans les différentes régions et sur différents systèmes pour que je puisse avoir une vue d’ensemble des unités de méthanisation. J’ai donc passé quatre semaines de stage sur quatre unités différentes : Demeter Énergies (Vanessa Paillat), Morel Énergies (Florent et Nicolas Morel), Meth’Allasac en construction (Jérome Breuil et plusieurs associés), MethaChrist (Florian Christ).

Il y a donc des sites en injection, d’autres en cogénération, de petites unités, des grosses, des récentes, des moins récentes et un site en construction. La diversité de ces stages m’a permis de développer mes compétences, mais aussi mes relations. Durant ces deux dernières années, j’ai visité une trentaine de sites par le biais du CS RUMA ou sur mon temps personnel, par curiosité, ce qui m’a fait découvrir tout un panel de process et de retours et partages d’expériences. Pendant mon CS RUMA, passionné par ce que j’apprenais et ce que je voyais, j’en ai parlé avec un ami qui exploite 200 hectares et possède un troupeau d’une centaine de vaches laitières. À force d’en discuter, nous nous sommes associés dans une nouvelle société portant le projet. Nous étudions actuellement les offres de financement.

Quel est votre avis sur cette formation ?

C’est une formation très intéressante et très complète pour devenir responsable d’unité, et l’alternance permet de mettre en pratique ce que l’on apprend en formation. La pratique complète la théorie et, à la fin de la formation, nous sommes capables d’être autonomes sur une unité. Il n’y a pas vraiment de niveau minimum requis. Avoir des bases en biologie, en électricité, en informatique est un plus, mais nous voyons et complétons tout ça en formation. Cependant, il faut avoir le sens de l’organisation, de l’optimisation, être disponible et ne pas compter ses heures ! Concernant les points à améliorer, il devrait à mon sens être obligatoire de faire plusieurs semaines de stage dans différentes unités. Un partenariat est possible entre les centres proposant cette formation et l’AAMF (Association des agriculteurs méthaniseurs de France) qui pourrait les mettre en relation avec des exploitants possédant une unité. Cela permet de voir d’autres systèmes, d’avoir plusieurs retours et partages d’expériences et d’enrichir nos connaissances !

Avez-vous un message pour les futurs apprenants ?

S’ils ont l’idée de créer une unité ou de devenir responsables d’unité, c’est un passage incontournable !

Luc Simonin
EPL Bar-le-Duc

Pourquoi avoir fait cette formation, quel est votre parcours ?

J’ai fait cette formation après un baccalauréat STAV (science et technologie de l’agronomie et du vivant) et un BTS ACSE (analyse conduite et stratégie de l’entreprise agricole). Mon père dirige une exploitation céréalière, mon frère est éleveur et céréalier, et je travaille avec eux. Nous avons évoqué la possibilité de mettre en place une unité de méthanisation et c’est pourquoi je me suis dirigé vers cette formation.

Quel est votre avis sur cette formation ?

Elle permet d’avoir les bases théoriques et pratiques. Seul problème, j’ai fait ma formation en partie pendant la pandémie et, de mars à juin, nous n’avons pas eu de cours directs, mais uniquement en virtuel. Pour moi qui apprécie le contact et le partage, c’était un peu frustrant, d’autant que l’un des intérêts de cette formation est de rencontrer des experts et de participer concrètement. Nous avons cependant pu voir plusieurs unités de types différents en fonctionnement, ce qui est très instructif. Les intrants, l’incorporation des matières, les usages que nous voulons faire du méthane : j’ai aujourd’hui les connaissances pour savoir quel type de méthanisation pourrait nous convenir. Nous avons aussi eu des modules concernant l’agronomie et l’épandage du digestat qui nous permettent grâce à la méthanisation de développer des pratiques agricoles plus vertueuses.

Avez-vous un message pour les futurs apprenants ?

Cette formation est à mon avis idéale pour piloter par la suite une unité de méthanisation, parce que nous passons en revue toutes les problématiques de la gestion, mais, selon moi, elle ne répond que partiellement à celles du montage d’un projet.

Mathieu Le Garnec
CFPPA Laval

Pourquoi avoir fait cette formation, quel est votre parcours ?

J’ai fait un baccalauréat STMG, puis un BTS ACSE à Angers, dans la perspective de m’installer avec mon père qui possède une ferme élevage/polyculture dans le Morbihan. La ferme est déjà tournée vers la production d’énergie avec une toiture photovoltaïque. Notre exploitation, qui compte six personnes, utilise aussi les techniques culturales simplifiées depuis 15 ans, avec préservation de la biomasse de nos sols. Nous avions le projet d’une méthanisation en cogénération (250 kWh, avec possibilité d’augmentation) dans une perspective de gain en autonomie énergétique, mais aussi en fertilisant, avec un quasi-arrêt des importations d’engrais. Elle fonctionne aujourd’hui avec 70 % d’effluents d’élevage et 30 % de CIVE. Nous voulions conserver en priorité les meilleurs aliments pour l’élevage (pour le bien-être animal et la performance) et mettre l’excédent dans la méthanisation. J’ai donc suivi cette formation pour pouvoir m’occuper de la gestion de cette unité. Ma session est intervenue au moment de la mise en service de cette unité en novembre 2020, ce qui m’a été particulièrement utile pour le démarrage.

Quel est votre avis sur cette formation ?

À mon avis, on a besoin de cette formation pour gérer une unité de méthanisation. Elle reprend l’ensemble des facteurs cruciaux : organisation, intrants, gestion des digesteurs. J’ai pu bénéficier également lors de cette formation de l’habilitation électrique qui me sert dans la gestion de l’unité. Les une ou deux visites par semaine d’autres unités sont très formatrices et permettent d’envisager des perspectives pour la nôtre. L’alternance permet une mise en œuvre immédiate des cours théoriques. Les cours donnés par des professionnels concernent aussi bien les réglementations et les normes de sécurité que le fonctionnement biologique. Cela m’a permis de constituer un réseau de professionnels. Cela permet aussi lors d’un projet de création ou d’extension d’une unité d’avoir les connaissances nécessaires pour discerner les réalités d’un discours de professionnels parfois un peu « commercial ».

Avez-vous un message pour les futurs apprenants ?

Quand on monte une unité de méthanisation, on a une obligation de formation de quelques heures par visio, mais, pour moi, cette formation du CS RUMA est indispensable à tout futur pilote d’unité. Comme je l’ai suivie au moment du lancement de notre unité, cela m’a permis d’en modifier et d’en améliorer certains éléments. Je pense d’ailleurs que cette formation est aussi utile au moment du choix de la conception des unités de méthanisation, car elle donne les connaissances nécessaires pour comprendre de quoi on parle face à nos interlocuteurs. 

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