En septembre 2024, dix formations dans neuf lycées de Bourgogne-Franche-Comté seront proposées pour répondre aux enjeux de la filière hydrogène. Du baccalauréat au BTS, elles ciblent aussi bien les métiers de la maintenance automobile, industrielle, que ceux de la chimie, de l’électricité ou du développement durable.
Au lycée Germaine-Tillion de Montbéliard (Doubs), les équipes pédagogiques travaillent en étroite collaboration avec l’université de Franche-Comté (uFC). Entretien avec Didier Chamagne, professeur des universités spécialisé dans les systèmes énergétiques, directeur de l’UFR Sciences, Techniques et Gestion de l’Industrie de l’uFC et chercheur au département Énergie de l’Institut Femto-ST (UMR CNRS).
Pourquoi le lycée Germaine-Tillion a‑t-il fait appel à vous ?
Depuis plus de vingt ans, nous avons développé dans mon laboratoire et à l’Université une expertise reconnue dans le domaine de l’énergie et des piles à combustible en stationnaire et en embarqué. J’ai été sollicité par le lycée qui souhaite faire évoluer la formation des professeurs et des apprenants dans le cadre de la politique des lycées impulsée par la Région et le rectorat.
En quoi consiste cet accompagnement ?
Nous avons conçu une feuille de route avec l’équipe pédagogique comprenant des conférences d’enseignants-chercheurs à destination des apprenants et des enseignants et des interventions sur des thématiques techniques pour les étudiants du BTS électrotechnique. Celle-ci inclut également des visites de la plateforme hydrogène-énergie de Belfort-Danjoutin ainsi qu’un accompagnement renforcé des étudiants de BTS vers les formations supérieures, notamment vers la licence Sciences pour l’ingénieur (parcours ingénierie électrique et énergie). L’objectif est de valoriser les parcours et de développer les ambitions des jeunes.
L’autre volet concerne les équipements pédagogiques. Le lycée Germaine-Tillion dispose d’un véhicule électrique et d’une station pédagogique installés par la Région en 2019. Nous avons constitué une équipe avec des collègues universitaires et des enseignants du lycée pour encadrer le travail d’un étudiant du Master Énergie électrique de l’uFC qui a été recruté en stage par le lycée. Il est chargé de faire évoluer cet équipement au bénéfice des futures formations qui ouvriront à la rentrée sur la maintenance des véhicules hydrogène. Il devra permettre de remettre en marche le véhicule et la station d’hydrogène, dans le but d’en faire une vraie maquette pédagogique pour les lycéens. Son travail est essentiel pour rédiger le dossier technique, développer les séquences de travaux pratiques et former l’équipe enseignante.
Comment voyez-vous la suite de cette collaboration lycée-université ?
Une acculturation à l’hydrogène se structure dans les lycées. Le lycée Louis-Aragon (Héricourt, Haute-Saône) a depuis fait appel à nous pour ses formations sur la maintenance énergétique. L’enseignement supérieur doit pouvoir jouer un rôle important, nous répondons à un vrai besoin. Cette collaboration permet de renforcer considérablement la liaison Lycées-Universités, de construire des continuums de formation, d’intéresser les lycéens et de les sensibiliser à ces technologies, mais aussi de mieux les préparer à poursuivre des études dans ce domaine s’ils le souhaitent.
Pour retrouver l’ensemble des formations : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1m1nm9JIRgqq5-mdORH_sU6f6QgDji‑g&ll=47.32668593829478%2C4.99914879859638&z=8