Un collectif d’ONG met en garde sur l’utilisation à grande échelle des carburants alternatifs dans le domaine de l’aviation, car une consommation plus importante de carburants alternatifs voudrait dire « presque certainement » utiliser plus d’huile de palme, accusée de contribuer à la déforestation et au changement climatique.
Pourtant, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), agence spécialisée de l’ONU, considère qu’un des moyens de lutte contre le réchauffement climatique serait l’extension des carburants alternatifs dans l’aviation. Elle envisage un passage des « carburants d’aviation durables » à 2 % du total des carburants du secteur en 2025 (5 millions de tonnes par an), 32 % en 2040 (128 millions de tonnes par an) et 50 % en 2050 (285 millions de tonnes par an).
Selon le collectif d’ONG, les impacts sur l’environnement des carburants alternatifs sont aussi importants que ceux des carburants fossiles. Les biocarburants sont déjà accusés d’être responsables de déforestation à grande échelle, d’appropriation de terres, de violations des droits de l’homme et de perte de souveraineté et de sécurité alimentaires. Leur utilisation dans l’aviation, en plus des voitures, amplifierait ces impacts préoccupants.
Le collectif d’ONG appelle donc les 191 États membres de l’OACI à « prendre des mesures urgentes pour réduire les impacts de l’aviation sur le climat en ralentissant et finalement en inversant sa croissance », notamment en mettant un terme aux subventions, en arrêtant l’extension des aéroports et en investissant dans d’autres modes de transport comme le rail.