Biogaz Magazine Green Innovation

Une filière en plein développement emploi et économie locale

La filière biogaz, en plein développement (10 000 emplois directs et indirects en 2019 contre 4 000 en 2018), offre de fortes perspectives de recrutement. Selon les différents scénarios, cette filière devrait générer de 17 000 à 53 000 emplois à l’horizon 2030. Des offres de métiers aussi bien dans la construction des unités que dans leur maintenance.

Avec plus de 371 sites en injection et plus de 930 sites en cogénération, la filière biogaz connaît une progression très importante, avec un potentiel de création d’emploi durable à travers tous les territoires. Une production d’énergie locale nécessaire aujourd’hui. Le prix des énergies fossiles explose et nous fait aller vers le scénario le plus haut avec un recentrage sur une production d’énergie locale. Comme nous le montre l’Étude d’impact de la filière biogaz sur l’emploi en France de 2018 à 2030 réalisée en juillet 2019 par Transitions, In Numeri et Philippe Quirion, pour GRDF, le nombre d’emplois générés par la filière entre 2018 et 2030 pourrait être multiplié par quatre, par huit ou par treize selon les objectifs retenus par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

De 17 000 à 53 000 emplois à pourvoir !

Selon le scénario de la PPE établi par le gouvernement qui prévoit une production de 28,7 TWh de biogaz en 2030, le potentiel de création serait de plus de 10 000 emplois à temps plein directs et de près de 7 000 emplois indirects à l’horizon 2030.

Le scénario préconisé par la filière gaz, avec une production de 48,5 TWh de biogaz en 2030, permettrait quant à lui la création de 20 000 emplois directs et de 12 000 emplois indirects (voir schéma).

Enfin, le scénario d’optimisation des potentiels, qui permettrait une production de 60,5 TWh en 2030 et qui est calculé par rapport à la mobilisation maximum du gisement de déchets, pourrait générer plus de 31 000 emplois directs et plus de 12 000 emplois indirects. Ces projections, réalisées en équivalents temps plein (ETP), comprennent en réalité aussi les temps partiels, ce qui représentera finalement plus de personnes à former. Ce chiffrage concerne les emplois directement liés aux investissements et au fonctionnement des installations, donc spécifiques à la filière biogaz. En revanche, les emplois indirects liés aux consommations intermédiaires engendrées par les investissements et le fonctionnement, et ne concernant donc pas la filière biogaz en elle-même, mais plutôt d’autres branches de l’économie française, ne sont pas comptabilisés ici.

Exploitation et maintenance en tête

Ces emplois prévus couvrent toutes les grandes étapes de la chaîne de valeur : études et ingénierie, génie civil et VRD, équipements et pose des équipements, gestion des intrants et CIVE, exploitation et maintenance. On s’aperçoit que l’exploitation et la maintenance des unités de production de biogaz représentent environ la moitié des emplois directs de la filière à l’échelle nationale, soit à l’horizon 2030 entre 5 600 et 12 450 ETP, contre 500 à 2 000 en ingénierie. La gestion des CIVE ne représente que peu d’emplois à l’heure actuelle (environ 150), car elles ne concernent qu’une faible part des intrants pour les exploitations existantes, mais devrait se développer.

Le nombre de personnes à former sera fonction de l’ampleur du développement de la production de biogaz en France, mais, quel que soit le scénario de développement à venir, il sera nécessaire de former plusieurs centaines de personnes supplémentaires à la réalisation d’études (postes qualifiés) et à la pose des équipements (postes techniques, moins qualifiés). Cette filière d’énergie renouvelable produite à partir de déchets, dont les perspectives de développement seront à la hauteur des enjeux environnementaux futurs, va donc recruter fortement.

Qui recrute ?

Le secteur du biogaz va de la conception du projet à son exploitation. Il touche donc des métiers et des entreprises très variées. Les secteurs agricole et des déchets pour le gisement, les bureaux d’études en ingénierie et les équipementiers et assistants à maîtrise d’œuvre pour la conception, les entreprises de travaux publics pour la mise en œuvre, les spécialistes de l’énergie et des réseaux de gaz, les motoristes pour la cogénération, mais aussi les financiers, assureurs et prestataires de services variés comme les sociétés de maintenance et bien sûr les exploitants, tous vont avoir besoin de personnes qualifiées. De ce fait, les entreprises qui recrutent vont des PME, bureaux d’études ou sociétés spécialisées de quelques personnes aux grands groupes comme GRDF, GRTgaz, TotalEnergies ou Engie (pour ne citer qu’eux), en passant par les collectivités qui soutiennent la méthanisation et les exploitants.

Une perspective d’évolution importante pour ceux qui s’engagent dans cette voie, avec de grandes sociétés qui entraînent la filière.

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