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Métiers variés : quels emplois en biogaz ?

Le secteur du biogaz crée des emplois sur des postes très var­iés, les pro­fils recher­chés allant du niveau bac à bac + 2/3 pour les tech­ni­ciens et à bac + 5 en ingénierie. La fil­ière recrute aus­si des per­son­nes ayant une expéri­ence dans le secteur, mais aus­si dans les fil­ières indus­trielles mécaniques, con­struc­tion. Pour ce qui est des recru­teurs, les très grandes entre­pris­es côtoient les PME et les start-up, sans oubli­er les entre­pris­es du monde agricole.

En moyenne, chaque instal­la­tion d’une unité de méthani­sa­tion génère une dizaine d’emplois indi­rects pour sa mise en œuvre, de l’étude à la réal­i­sa­tion. Par ailleurs, trois ou qua­tre emplois directs sont créés par instal­la­tion. Ces emplois sont liés à l’exploitation et à la maintenance.

Des emplois variés

Les métiers de la fil­ière méthani­sa­tion sont très var­iés et font appel à la fois à des com­pé­tences non spé­cial­isées dans la méthani­sa­tion (par exem­ple le BTP) et à des métiers spé­ci­fiques au biogaz, qui sont par­fois mal con­nus. Nous avons réper­torié les prin­ci­paux métiers dans le tableau ci-joint, qui mon­trent cette diver­sité tant de postes que d’employeurs. Ces métiers sont pérennes et local­isés sur tout le ter­ri­toire à prox­im­ité des sites de méthani­sa­tion. Pour bien com­pren­dre quels types d’emplois sont con­cernés, il est néces­saire de revenir sur les dif­férentes étapes d’un pro­jet de méthani­sa­tion. La mise en œuvre de l’unité tout d’abord néces­site les étapes suiv­antes : études et ingénierie, génie civ­il et VRD (voirie et réseaux divers), équipements, pose des équipements… Ensuite, l’exploitation et l’entretien requièrent ges­tion des intrants et des cul­tures util­isées en méthani­sa­tion (majori­taire­ment des CIVE, cul­tures inter­mé­di­aires, et de façon très minori­taire quelques cul­tures ali­men­taires) et enfin la main­te­nance. D’après l’étude GRDF « L’exploitation et la main­te­nance des unités de pro­duc­tion de biogaz », ces deux secteurs représen­tent d’ores et déjà env­i­ron la moitié des emplois directs de la fil­ière à l’échelle nationale.

Chaque étape requiert des com­pé­tences et pro­pose des postes très dif­férents. Petit panorama :

• Études et ingénierie. Situés en amont, les postes con­cernés ici sont nom­breux : chef de pro­jet, coor­di­na­teur, chargé d’études et d’ingénierie, ingénieur procédés et méth­odes, biol­o­giste et chimiste, développeur, ingénieur com­mer­cial. Les entre­pris­es qui recru­tent pour cette phase sont les bureaux d’études, les ensem­bliers, les sociétés de développe­ment de pro­jets. Les com­pé­tences recher­chées pour les postes les plus qual­i­fiés dans les bureaux d’études, chez les développeurs de pro­jets, les con­struc­teurs et les ensem­bliers sont plutôt des com­pé­tences d’ingénieur général­iste ou ayant une spé­cial­i­sa­tion sur des sujets liés aux enjeux de méthani­sa­tion (énergie, mécanique, etc.).

• Génie civ­il, VRD, ter­rasse­ment. Cette étape de mise en œuvre de l’unité de méthani­sa­tion requiert chef de pro­jet, chef de chantier et ouvri­ers. Les entre­pris­es de BTP et de génie civ­il ont les com­pé­tences req­ui­s­es pour cette phase, celles-ci n’étant pas spé­ci­fiques à la fil­ière biogaz.

• Équipements. Les équipements qui com­posent une instal­la­tion de méthani­sa­tion sont de plusieurs ordres : cuves et toits pour l’infrastructure, pom­pes et agi­ta­teurs pour la ges­tion des intrants, équipement haute pres­sion pour la ges­tion des biogaz, matériel de détec­tion et de sécu­rité. Cela recou­vre donc de nom­breuses entre­pris­es, équipemen­tiers et ensem­bliers avec des ingénieurs, des tech­ni­co-com­mer­ci­aux et des ouvri­ers spécialisés.

• Pose des équipements. Pour la mise en place de ces équipements, chef de pro­jet, chef de chantier, ouvri­ers sont égale­ment req­uis par les entre­pris­es qui en font égale­ment tra­vailler d’autres pour le rac­corde­ment élec­trique. Les spé­cial­istes des réseaux de gaz inter­vi­en­nent aus­si pour le branche­ment et la con­nex­ion en fin de chantier.

La pro­duc­tion des CIVE est effec­tuée par les agricul­teurs, de même que le trans­port des intrants.

Pour son exploita­tion, une unité de méthani­sa­tion requiert bien sou­vent au min­i­mum une per­son­ne à temps plein et la ges­tion des CIVE peut con­duire à l’embauche de salariés agri­coles sup­plé­men­taires. L’exploitation d’une unité de méthani­sa­tion demande de bien con­naître son fonc­tion­nement, ce qui sup­pose une for­ma­tion spécifique.

Le tech­ni­cien de main­te­nance d’unités de méthani­sa­tion a un poste clé. La main­te­nance d’une unité de méthani­sa­tion demande une très bonne con­nais­sance de son fonc­tion­nement. Cela implique aus­si une for­ma­tion spécifique.

• Mobil­ité. Le développe­ment des usages de mobil­ité autour des unités de méthani­sa­tion est en cours. Ces métiers vont con­cern­er à la fois les sta­tions-ser­vice GNV, donc spé­ci­fiques au secteur du gaz, et les métiers de l’entretien des véhicules.

Une demande de qualification

Les emplois du secteur biogaz sont répar­tis dans tous les ter­ri­toires et non dans de grands cen­tres indus­triels. La fil­ière est dynamique et de nom­breux postes vont être à pour­voir, par­ti­c­ulière­ment chef de pro­jet, ingénieur d’études, respon­s­able d’exploitation et tech­ni­cien de main­te­nance (élec­tromé­canique, suivi biologique…). Mais ce secteur étant rel­a­tive­ment nou­veau, les métiers spé­ci­fiques sont par­fois mal con­nus. Devant le nom­bre crois­sant de deman­des de cette fil­ière dynamique et les spé­ci­ficités de cer­tains postes, les dif­fi­cultés de recrute­ment poussent la pro­fes­sion à met­tre en œuvre des for­ma­tions spé­cial­isées, en for­ma­tion ini­tiale ou en for­ma­tion con­tin­ue, qui sont à décou­vrir dans ce guide.

Enfin, les métiers de la méthani­sa­tion peu­vent s’exercer dans des secteurs divers. Nous avons réper­torié les dif­férentes typolo­gies d’unité de méthani­sa­tion : agri­cole autonome ou ter­ri­to­r­i­al, indus­triel ter­ri­to­r­i­al, biodéchets et déchets ménagers, STEP, instal­la­tion de stock­age de déchets non dangereux.

Source : Les élé­ments de cet arti­cle sont en par­tie tirés d’une étude réal­isée par Bruno Rebelle, directeur général, Tran­si­tions ; Bap­tiste Arnaud, chef de pro­jet, Tran­si­tions ; Ari­ane Aud­i­sio, chef de pro­jet, Tran­si­tions ; Lau­rence Haeusler, direc­trice, In Numeri ; Philippe Quiri­on, directeur de recherche en économie au CNRS ; SMASH, sur la base de l’adaptation de l’outil TETE « Tran­si­tion écologique ter­ri­toire emploi » conçu par Philippe Quiri­on, jan­vi­er 2018, https://territoires-emplois.org

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