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Injecter du gaz propre : standardisation optimum

Comment injecter un gaz respectant les normes dans le rĂ©seau tout en optimisant le coĂ»t de l’épuration ? Quelles techniques choisir entre lavage Ă  l’eau, Ă©puration membranaire, PSA, lavage aux amines ou cryogĂ©nisation ? Un guide Ă©laborĂ© par le groupe de travail « industrialisation Â» fait le point sur les obligations et les choix d’épuration du biogaz en vue de l’injection. Extraits choisis.

L’un des moyens de diminuer les coĂ»ts de la brique technique « Ă©puration du biogaz/rĂ©cupĂ©ration du CO2 Â» est la « standardisation Â» des installations. Le sous-groupe « industrialisation compĂ©titivitĂ© Â» du GT « biogaz Â» a rĂ©digĂ© un « Guide pour l’élaboration des documents techniques de consultation d’appels d’offres d’une unitĂ© d’épuration du biogaz en vue de l’injection de biomĂ©thane Â». Ce document a pour objectif de dĂ©finir un cadre, un rĂ©fĂ©rentiel commun et cohĂ©rent sur lequel constructeurs, fournisseurs, bureaux d’études et porteurs de projets peuvent se baser dĂšs les Ă©tapes de conception prĂ©liminaires. Pour les constructeurs et les fournisseurs, ce document reprend des Ă©lĂ©ments standard d’installations d’épuration et de purification basĂ©es sur des Ă©quipements courants et des configurations standard. Il liste aussi les Ă©quipements ou demandes non standard qui entraĂźneraient des surcoĂ»ts. Pour les bureaux d’études et les porteurs de projets, ce document permet d’intĂ©grer ces standards dans les projets dĂšs la phase de dĂ©veloppement afin de gagner du temps. Il permet de dĂ©finir les fournitures qui sortent des standards des constructeurs et induisent des surcoĂ»ts Ă©vitables. Adopter un standard constructeur permet de limiter les risques liĂ©s aux conceptions spĂ©cifiques et donc de sĂ©curiser le projet dans la durĂ©e, mais aussi vis-Ă -vis des investisseurs, des banques et des assurances.

Du biogaz au gaz injecté

Le biogaz brut se compose des Ă©lĂ©ments suivants, qui varient en proportion selon les intrants et les techniques : mĂ©thane (CH4, de 50 Ă  75 %), dioxyde de carbone (CO2, de 25 Ă  45 %), eau (H2O), azote (N2), oxygĂšne (O2), hydrogĂšne sulfurĂ© (H2S), ammoniac (NH3) et des Ă©lĂ©ments traces (organo-halogĂ©nĂ©s, siloxanes, mĂ©taux lourds
). L’épuration du biogaz consiste Ă  Ă©liminer du biogaz brut les substances indĂ©sirables et les traces de polluants (ammoniac, Ă©lĂ©ments soufrĂ©s, minĂ©raux
) et Ă  augmenter sa teneur en mĂ©thane (par retrait du CO2 et d’autres composĂ©s gazeux) pour produire un gaz comparable au gaz naturel. Le biomĂ©thane ainsi obtenu constitue du biogaz Ă©purĂ© et enrichi, dotĂ© d’un pouvoir calorifique Ă©quivalent Ă  celui du gaz naturel.

Lors de l’élaboration d’un projet, le porteur de projet est amenĂ© Ă  dĂ©finir les quantitĂ©s, mais aussi la qualitĂ© du biogaz qu’il prĂ©voit de produire, de façon Ă  Ă©tablir les bases de la conception de son projet ainsi que son plan financier prĂ©visionnel. Pour l’épuration, chaque projet doit ĂȘtre analysĂ© Ă  partir des valeurs qui lui sont propres et des technologies choisies, et chaque fournisseur doit pouvoir produire un bilan des flux correspondant au projet et Ă  son offre.

Cette analyse comporte une dĂ©finition des intrants et de leur pouvoir mĂ©thanogĂšne et une Ă©tude de la capacitĂ© d’injection ou des modalitĂ©s de valorisation du biomĂ©thane. En fonction des intrants, mais aussi du processus de mĂ©thanisation, la composition mĂȘme du biogaz peut varier. Ces Ă©lĂ©ments quantitatifs et qualitatifs doivent figurer au cahier des charges pour dĂ©finir les flux entrants (biogaz brut) et sortants (biomĂ©thane et Ă©vent riche en CO2 pouvant Ă©ventuellement ĂȘtre valorisĂ©).

ParamÚtres influençant la qualité du biogaz

Les paramĂštres suivants doivent ĂȘtre Ă©tudiĂ©s attentivement dĂšs la conception des installations afin que le biogaz produit soit compatible avec les technologies d’épuration.

‱ Le taux d’azote dans le biogaz est un facteur limitant, car il a une influence sur l’indice Wobbe (qui permet de comparer, pour les diffĂ©rents types de combustibles gazeux, les niveaux de production d’énergie pendant leur combustion). Or l’azote peut ĂȘtre rĂ©duit par certaines technologies, mais pas totalement Ă©liminĂ©. C’est pourquoi, lorsqu’une installation est destinĂ©e Ă  produire du biomĂ©thane, il est souvent recommandĂ© de privilĂ©gier l’injection d’O2 pur Ă  l’injection d’air – qui apporte de l’azote â€“ dans les ciels gazeux pour la dĂ©sulfuration. Ce choix implique l’ajout d’une unitĂ© de production d’oxygĂšne Ă  la place d’un simple systĂšme d’injection d’air, mais sĂ©curise partiellement la teneur en azote, car l’oxygĂšne injectĂ© est pur Ă  80 % en gĂ©nĂ©ral.

‱ Pour certains rĂ©seaux, ce sera l’oxygĂšne qui sera un facteur limitant (dĂ©rogations non systĂ©matiques). Certains procĂ©dĂ©s permettent de rĂ©duire la teneur en O2 du biomĂ©thane, mais cette capacitĂ© et son coĂ»t dĂ©pendent de la concentration initiale. Les autres procĂ©dĂ©s d’épuration conservent ou augmentent l’oxygĂšne dans le flux de biomĂ©thane. Il faut donc limiter le plus possible l’ajout d’oxygĂšne en cours de processus – par exemple, Ă©viter d’injecter de l’oxygĂšne dans les filtres Ă  charbon actif, Ă©viter d’utiliser un traitement biologique aĂ©robie de l’H2S (biofiltres externes), intĂ©grer une rĂ©gulation de l’injection d’O2 dans le ciel gazeux des digesteurs.

‱ Pour les installations traitant des boues de stations d’épuration ou des intrants ou effluents majoritairement ou exclusivement industriels, la fourchette des teneurs en CH4 est plus Ă©tendue (45 Ă  75 %) et la teneur en CO2 est inversement proportionnelle. En outre, de telles installations peuvent prĂ©senter des teneurs en COV et siloxanes importantes. Des COV peuvent Ă©galement ĂȘtre Ă©mis dans le biogaz lors du traitement d’intrants spĂ©cifiques, mĂȘme en infimes quantitĂ©s (dĂ©chets d’agrumes
).

‱ Teneur en O2 : sur les sites existants, on observe des teneurs en oxygĂšne (O2) allant jusqu’à 1 %, les teneurs supĂ©rieures Ă  0,5 % pouvant engendrer des non-conformitĂ©s Ă  l’injection. De plus, les dĂ©rogations actuelles risquent de diminuer, car cela pose un problĂšme avec l’augmentation des raccordements d’unitĂ©s de biogaz aux rĂ©seaux de distribution et de transport – et aux stations de rebours. En consĂ©quence, les teneurs en O2 dans le biogaz brut doivent ĂȘtre maĂźtrisĂ©es et rĂ©gulĂ©es au plus juste.

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, si le biogaz prĂ©vu est en dehors des spĂ©cifications « standard Â», il convient d’envisager des solutions alternatives (recettes, prĂ©traitements) pour tenter de rester dans ce standard ou des prĂ©traitements spĂ©cifiques. Si ce n’est pas possible, le porteur du projet peut s’attendre Ă  des surcoĂ»ts du lot Ă©puration.

La teneur en H2S, COV et autres substances indĂ©sirables (siloxanes) est le facteur dimensionnant des prĂ©traitements du biogaz brut et dĂ©pend directement de la recette initiale : l’intĂ©rĂȘt d’une matiĂšre dans la recette doit ĂȘtre Ă©tudiĂ© sous l’angle des dĂ©penses induites en traitement de biogaz autant que sous celui des recettes possibles. En consĂ©quence, lorsque le porteur de projet Ă©tablira son cahier des charges, nous rappelle le guide, il tĂąchera d’anticiper au mieux la composition du biogaz prĂ©vu tout en incluant les inconnues possibles (COV et siloxanes notamment) et en restant attentif aux impacts de cette composition sur la conception et le dimensionnement de l’ensemble de son installation.

Spécifications générales des réseaux de gaz français

Le fort dĂ©veloppement du biogaz sur les territoires français et europĂ©en diversifie les demandes de qualitĂ© en fonction du type de rĂ©seau et de plus en plus d’exigences spĂ©cifiques apparaissent. Cependant, bien qu’il existe une norme française et europĂ©enne sur le gaz de type H (NF EN 16726+A1, juillet 2018), complĂ©tĂ©e par une norme française sur le biomĂ©thane destinĂ© Ă  l’injection (NF EN 16723–1, 26 mai 2016), on observe dans la pratique des variations sur les spĂ©cifications du biomĂ©thane en fonction des rĂ©seaux. En outre, les diffĂ©rents acteurs se concertent actuellement au niveau français et europĂ©en pour tenter d’aboutir Ă  un accord sur une norme commune basĂ©e sur le gaz de type H, le gaz de type B Ă©tant vouĂ© Ă  disparaĂźtre Ă  l’horizon 2029. À noter, la norme NF EN 16726+A1 sur le biomĂ©thane injectĂ© indique une exigence d’absence d’huile de compresseur dans le biomĂ©thane au point d’injection.

Prétraitement du biogaz

Le prĂ©traitement du biogaz sert Ă  Ă©liminer les impuretĂ©s et Ă©lĂ©ments incompatibles avec la technologie d’épuration du biomĂ©thane retenue pour :
‱ sĂ©cher le gaz ;
‱ abaisser la teneur en H2S Ă  un niveau acceptable ;
‹ éliminer les COV, les siloxanes ou encore l’ammoniac ;
‱ chauffer/refroidir le gaz pour obtenir une tempĂ©rature adaptĂ©e en dĂ©but de processus ;
‱ comprimer le gaz pour obtenir une pression adaptĂ©e en dĂ©but de processus.
Les prétraitements nécessaires en fonction des technologies sont à ajuster en fonction des intrants et de la qualité prévisionnelle du biogaz (notamment sa teneur en H2S, COV, NH3, siloxanes).

Les technologies d’épuration

Une unitĂ© d’épuration du biogaz est un assemblage d’élĂ©ments, souvent livrĂ©s prĂ©montĂ©s et testĂ©s en usine, ce qui limite les alĂ©as du montage sur site, Ă  installer sur une dalle en bĂ©ton et/ou des longrines :

‱ un ou plusieurs conteneurs compartimentĂ©s comprenant une salle Ă©lectrique, isolĂ©e et climatisĂ©e et une ou plusieurs salles techniques contenant des Ă©quipements qui dĂ©pendent de la technologie (exemple : membranes, compresseur
) ainsi que l’instrumentation, gĂ©nĂ©ralement sensible aux alĂ©as climatiques. Le choix des matĂ©riaux Ă©lectriques et non Ă©lectriques doit prendre en compte le zonage ATEX3 ;

‱ des Ă©quipements extĂ©rieurs, individuels ou montĂ©s sur « SKID Â» (non conteneurisĂ©s), qui dĂ©pendent de la technologie, des prĂ©traitements nĂ©cessaires ou encore des conditions climatiques. Dans ce cas, le porteur de projet doit vĂ©rifier avec le fournisseur les conditions d’installation adaptĂ©es et les contraintes (ATEX, installation, maintenance
).

Plusieurs technologies matures d’épuration du biogaz permettent la production de biomĂ©thane compatible avec les spĂ©cifications des rĂ©seaux : lavage Ă  l’eau, Ă©puration membranaire, PSA (Pressure Swing Adsorption), lavage aux amines et cryogĂ©nie. Cependant, le lavage aux amines et la cryogĂ©nie par exemple sont des technologies spĂ©cifiques Ă  certains contextes (dĂ©bits Ă©levĂ©s, biogaz trĂšs polluĂ©) et sont Ă  ce jour peu adaptĂ©es Ă  la mĂ©thanisation agricole ou territoriale. D’autres solutions d’épuration existent, telles que des combinaisons de procĂ©dĂ©s telles que lavage Ă  l’eau plus membrane.

Lavage à l’eau

Il consiste Ă  retirer le CO2 par un phĂ©nomĂšne d’absorption par l’eau, les gaz Ă©tant rĂ©cupĂ©rĂ©s et l’eau rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e par un jeu de pressions. Lors du contact entre l’eau et le biogaz dans les tours d’absorption, le CO2 est transfĂ©rĂ© vers l’eau, car il est plus soluble dans l’eau que le CH4. L’eau s’enrichit avec du CO2 et, une fois saturĂ©e, elle nĂ©cessite une rĂ©gĂ©nĂ©ration. La rĂ©gĂ©nĂ©ration permet de sĂ©parer le CO2 de l’eau et de rĂ©utiliser cette derniĂšre dans la tour d’adsorption.

SchĂ©ma du lavage Ă  l’eau du biogaz. Source : https://www.gunt.de/images/download/absorption_french.pdf

Avantages : le sĂ©chage du biogaz, le prĂ©traitement de l’H2S, des COV et des siloxanes sont inutiles avant le lavage Ă  l’eau. En effet, le gaz passe Ă  travers des colonnes d’eau – donc peu importe son humiditĂ© initiale â€“ et la plupart des Ă©lĂ©ments indĂ©sirables tels que l’H2S sont dissous dans l’eau de lavage. C’est l’une des raisons de la bonne adaptation de cette technologie au traitement du biogaz chargĂ© en indĂ©sirables, sous rĂ©serve de compatibilitĂ© des taux d’azote et d’oxygĂšne avec les contrats d’injection.

Il s’agit d’une technologie Ă©prouvĂ©e et connue, avec une exploitation facile et un CAPEX intĂ©ressant en grandes capacitĂ©s. Elle est assez insensible aux impuretĂ©s dans le biogaz, et traite gĂ©nĂ©ralement trĂšs bien H2S, COV, siloxanes et une partie du NH3 (adaptĂ© aux biogaz chargĂ©s en impuretĂ©s en permanence ou en pics). Elle limite les besoins en traitement au charbon actif. PlutĂŽt adaptĂ©e aux grandes capacitĂ©s, elle nĂ©cessite des colonnes de traitement assez encombrantes, soit en hauteur, soit horizontales. Il faut faire attention Ă  l’encrassement des colonnes (dĂ©veloppement bactĂ©rien, dĂ©pĂŽts). AprĂšs ce traitement, le sĂ©chage du biomĂ©thane est obligatoire avant injection.

L’épuration membranaire

Une membrane se compose de plusieurs fibres polymĂšres creuses rĂ©unies dans un cylindre dans lequel passe le gaz sous pression. Le gaz Ă  traiter est alimentĂ© d’un cĂŽtĂ© de la membrane, Ă  moyenne pression. La sĂ©paration membranaire est basĂ©e sur la vitesse de permĂ©ation des diffĂ©rentes molĂ©cules prĂ©sentes dans le biogaz. Cette vitesse est rapide pour des molĂ©cules comme l’H2O, l’H2 et le CO2, et plus lente pour les molĂ©cules d’O2, de CH4 et de N2. C’est ce qui permet d’avoir dans le rĂ©tentat un biomĂ©thane riche en CH4. En revanche, il existe une compĂ©tition entre les molĂ©cules d’azote et de mĂ©thane qui fait qu’au-delĂ  d’une certaine concentration en azote (N2 > 1,5 %) la conformitĂ© du biomĂ©thane nĂ©cessite une recirculation plus intense, une pression plus importante et donc une consommation Ă©lectrique plus Ă©levĂ©e.

Ces installations sont compactes et Ă©volutives en capacitĂ©, avec une exploitation aisĂ©e. La rĂ©cupĂ©ration de chaleur est possible sur les compresseurs et la rĂ©cupĂ©ration de CO2 facile. Le retour d’expĂ©rience sur les membranes commence Ă  ĂȘtre significatif (plus de 10 ans) et cette technologie est trĂšs rĂ©pandue en France.

Points nĂ©gatifs : elle est sensible (plus ou moins selon les membranes) Ă  l’H2S, au NH3, aux COV et autres impuretĂ©s pour certaines marques de membranes. Il n’y a pas de sĂ©paration entre azote et mĂ©thane. Les CAPEX sont parfois non compĂ©titifs sur les dĂ©bits les plus importants et le biogaz nĂ©cessite un prĂ©traitement avant l’étape de sĂ©paration membranaire (sĂ©chage du biogaz par condensation pour Ă©liminer l’humiditĂ© qui risque de saturer le charbon actif).

Le PSA (Pressure-Swing Adsorption)

La technique PSA ou technique d’adsorption modulĂ©e en pression utilise des adsorbants solides (tamis molĂ©culaires) et des diffĂ©rences de pression pour capturer le CO2 et Ă©purer ainsi le biogaz. AprĂšs l’adsorption sous haute pression, le matĂ©riau adsorbant chargĂ© est rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© par une diminution progressive de la pression.

SchĂ©ma de l’épuration. Source : CSF MĂ©thanisation — Épuration du biogaz et purification du CO2. Nouveaux systĂšmes Ă©nergĂ©tiques, comitĂ© stratĂ©gique de filiĂšre. © PSA

Avantage, les tamis molĂ©culaires bĂ©nĂ©ficient de retours d’expĂ©riences de 12 Ă  15 ans selon les constructeurs, qui montrent une absence d’altĂ©ration des performances (pas de nĂ©cessitĂ© de changer le tamis). Si besoin est, le procĂ©dĂ© PSA peut Ă©liminer une partie de l’O2 et du N2 du biogaz vers l’évent. Mais cette capacitĂ© d’élimination dĂ©pend du cahier des charges. Celui-ci permettra l’élaboration d’un mĂ©dia adaptĂ© aux exigences attendues en termes d’épuration.

Cette technologie nĂ©cessite une capacitĂ© tampon pour l’évent en cas de valorisation du CO2 pour lisser la production d’évent (dĂ©bit non constant), avec des pertes de CH4 dans l’évent un peu plus importantes que pour les membranes. Le prĂ©traitement est indispensable en amont du procĂ©dĂ© PSA pour Ă©liminer les COV par charbons et l’H2s avec charbons actifs, l’humiditĂ© du biogaz par condensation et/ou par adsorption sur charbon actif, le NH3 Ă©ventuellement par charbon actif ou tour de lavage. Il est possible d’utiliser des compresseurs « oil free Â» sous certaines conditions, ce qui permet de rĂ©cupĂ©rer un biomĂ©thane et un CO2 sans traces d’huile.

Lavage aux amines

Le lavage aux amines est un procĂ©dĂ© d’absorption qui permet d’éliminer aussi bien le CO2 que l’H2S et d’autres polluants du biogaz, sans prĂ©traitement (pas de nĂ©cessitĂ© de prĂ©traitement au charbon actif). Les amines sont utilisĂ©es comme solvant pour amĂ©liorer les performances d’épuration et sont rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es au cours du processus pour ĂȘtre rĂ©utilisĂ©es. L’exploitation est rĂ©putĂ©e comme Ă©tant un peu compliquĂ©e, mais trĂšs rĂ©active quant Ă  la composition du biogaz, avec un rendement de rĂ©cupĂ©ration de CH4 proche de 100 % (pertes proches de 0 %) et une puretĂ© du biomĂ©thane proche de 100 % Ă©galement. En revanche, la rĂ©gĂ©nĂ©ration des amines est trĂšs consommatrice d’énergie (chaleur : 120 Ă  160 Â°C). La conception et l’exploitation nĂ©cessitent des prĂ©cautions particuliĂšres liĂ©es aux risques chimiques – pour le personnel et l’environnement. Ce procĂ©dĂ© sera envisagĂ© de prĂ©fĂ©rence en prĂ©sence d’un biogaz riche en polluants (hors standard) et sur un site disposant de chaleur excĂ©dentaire en quantitĂ© suffisante (type site industriel).

Cryogénie

En cryogĂ©nie, le mĂ©thane (CH4) et les autres gaz constituant le biogaz, en particulier le dioxyde de carbone (CO2), sont sĂ©parĂ©s par un jeu successif de compression (jusqu’à 40 bars), refroidissement, dĂ©tente qui permet d’abaisser trĂšs fortement la tempĂ©rature (jusqu’à − 120 Â°C). Le mĂ©thane et le dioxyde de carbone sortent alors tous les deux sous forme liquide. Cette technologie nĂ©cessite un sĂ©chage trĂšs poussĂ© en amont, Ă  plusieurs Ă©tapes et onĂ©reux, mais est adaptĂ©e Ă  la production de bioGNL. Les pertes en CH4 proches de 0 % et la rĂ©cupĂ©ration de CO2 sous forme liquide, gĂ©nĂ©ralement assez pur, stockable et transportable, est trĂšs facile Ă  partir de cette technologie. Mais l’exploitation est complexe et les besoins en Ă©nergie (supĂ©rieurs Ă  1 kWh/Nm3 de CH4) trĂšs importants.

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