L’association française pour les bateaux électriques (AFBE) a été créée en 1994 pour promouvoir la conception, la construction et l’utilisation des bateaux électriques en France et regroupe plus de 60 membres de la filière.
Contrairement aux navires thermiques qui rejettent des émissions polluantes dans l’air et aussi dans l’eau, ces bateaux contribuent au respect de l’environnement. Dans toutes les zones où l’eau est plutôt stagnante, la pollution liée aux moteurs thermiques devient vite très importante. Il faudrait donc passer à une propulsion électrique, en particulier sur les lacs et les rivières à faible courant, mais aussi en mer.
Les applications idéales de la propulsion électrique concernent des bateaux naviguant à petite vitesse (de 3 à 8 nœuds) mais les technologies de plus en plus matures font progresser rapidement le marché vers des bateaux plus puissants et plus autonomes. À vitesse faible, un bateau consomme en effet très peu d’énergie. Il peut alors fonctionner toute la journée sur ses batteries qui sont rechargées la nuit. Ce modèle est idéal dans des zones de trafic important comme les parcs nationaux et les zones fluviales dans lesquelles les vitesses sont limitées. Des propulsions hybrides sont pertinentes pour associer la navigation dans des zones à faible vitesse (ports, parcs naturels) et des transferts, qui se font alors à 20 nœuds en utilisant du gasoil.
Une quinzaine de bureaux d’études et chantiers navals électriques sont capables de produire des bateaux électriques en France aujourd’hui. Certains petits bateaux, destinés à la location, sont produits par centaines. Pour ce qui est des navires de plus grande taille, plus de trente unités sont déjà en navigation maritime ou fluviale à ce jour. On trouve aussi en France des fabricants de composants : moteurs, batteries, hélices, systèmes électroniques de contrôle, monitoring et gestion de flottes.
Il reste que les bateaux électriques représentent, au mieux, quelques pour cent de la production des chantiers navals. Dans les années à venir, en bénéficiant des aides gouvernementales, nous passerons rapidement à un niveau de 20 % ou 30 % du marché pour la filière. Les technologies existent et, du fait de son savoir-faire et de sa taille, la France a les moyens de devenir un leader mondial.
Il y a, comme dans toute technologie nouvelle, des résistances au changement. Pour y répondre, il est important de communiquer clairement et efficacement sur ce qui est déjà possible, sur la fiabilité des produits en propulsion électrique, et de partager des témoignages, c’est notre rôle.
Comme dans l’automobile, pour accompagner ces changements, il serait pertinent de créer un environnement réglementaire et fiscal permettant d’amorcer et d’accélérer la transition. À ce jour, le cadre en place s’améliore depuis quelques années et participe au développement de notre filière. Malgré cela, le gasoil demeure détaxé pour les professionnels alors que l’électricité ne l’est pas. Une prime ou une aide à la décarbonation serait nécessaire. Un système de certificats d’économie d’énergie est actuellement en vigueur pour les bateaux en remotorisation électrique. Ce système devrait prochainement s’appliquer aux bateaux neufs. Autre mesure souhaitable : un plan de transition énergétique pour l’ensemble de la flotte. Il faudrait aussi définir des zones protégées donnant un avantage aux technologies « zéro émission ». Il n’existe que quelques petites zones de ce type aujourd’hui en France. C’est très peu comparé à ce qu’on observe en Allemagne, en Autriche ou en Hongrie.
L’AFBE participe activement au développement de la filière en partenariat avec GRDF et l’ADEME, en menant des programmes de recherche et d’études sur l’impact de la propulsion électrique sur l’environnement. Une étude est notamment en cours pour analyser le cycle de vie complet de la fabrication des batteries, à la construction du navire, son utilisation et la fin de vie des composants, pour comparer l’impact environnemental des propulsions électrique et thermique. Pour l’AFBE, cela permettra de communiquer plus clairement sur les avantages de la navigation électrique et de ses différentes options (hybride, biogaz, etc.).
De nombreux évènements sont également organisés par l’AFBE (Journée nationale du bateau électrique, journées techniques, Concours national en partenariat avec EDF, salons, etc.). Toutes les informations sur l’agenda de l’AFBE sont accessibles sur notre site internet.
Il faut y croire et venir nous rejoindre : nous serons plus forts ensemble ! C’est d’autant plus important que l’AFBE fonctionne pour l’instant uniquement sur les cotisations de ses membres. Partageons nos messages et rejoignez-nous ou abonnez-vous à nos news sur www.bateau-electrique.com.
