Certification Red II : Engie accompagne les méthaniseurs

Cer­tains sites de méthani­sa­tion doivent être cer­ti­fiés Red II d’ici le 1^er juil­let 2023. Une démarche qui prend du temps et demande d’être menée de manière adéquate. Retour sur l’expérience de Gazteam Energie qui a béné­fi­cié d’un accom­pa­g­ne­ment de l’équipe cer­ti­fi­ca­tion d’ENGIE Entre­pris­es & Collectivités.

Situé à Com­brand (79), Gazteam Energie est une unité de méthani­sa­tion agri­cole fondée par trois exploitants agri­coles en éle­vage bovin et céréales, aux­quelles deux struc­tures sont venues au cap­i­tal pour glob­ale­ment 20 %, que sont Changeons notre Vision de l’Energie (CVE) et Ter­ra Energie ain­si qu’avec les aides de l’Ademe, de l’Union Européenne et de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Pre­mier site d’injection de bio­méthane dans le réseau de trans­port de GRT gaz en Nou­velle-Aquitaine, il a été mis en ser­vice en octo­bre 2018 et pro­duit env­i­ron 320 Nm³/h de bio­méthane, l’équivalent de l’énergie con­som­mée par 2 500 foy­ers ou 5 700 habitants.

Val­oriser nos effluents

« Notre objec­tif, dès le départ de notre pro­jet en 2011, était de val­oris­er nos efflu­ents d’élevage et de péren­nis­er nos exploita­tions, indique Alain Cail­laud, prési­dent de Gazteam Energie. Les 40 000 tonnes d’intrants sont 100 % “agri­coles”, sans résidus agroal­i­men­taires. Nos matières entrantes sont con­sti­tuées à 70 % de fumi­er, 15 à 20 % de CIVEs et le sol­de étant prin­ci­pale­ment de l’ensilage et issu de céréales. Ces intrants provi­en­nent de nos pro­pres exploita­tions mais aus­si de 16 exploita­tions voisines avec lesquelles nous avons mis en place un parte­nar­i­at gagnant/gagnant. Nous achetons leur fumi­er et nous leur reven­dons du dige­s­tat liq­uide et/ou solide sur la base d’une unité d’azote apportée, une unité d’azote redonnée. Nous leur évi­tons les mis­es aux normes du stock­age des efflu­ents et nous gérons la logis­tique trans­port, jusqu’à la remise de dige­s­tat à la par­celle. Du fait de ces intrants, nous avons opté pour la tech­nolo­gie voie sèche con­tin­ue (Kom­pogas®), avec une épu­ra­tion PSA instal­lée par Verde­Mo­bil. Nous avons mon­té en par­al­lèle une fil­iale de val­ori­sa­tion du BIO CO₂ (Gazteam BIO CO₂), tou­jours avec VerdeMobil.

Et nous sommes en démarche d’homologuer aus­si notre dige­s­tat et avons une forte demande, notam­ment d’exploitations bio, car nos intrants sont 100 % agri­coles et végétaux. »

Red II au 1^er juil­let 2023 !

« Lorsqu’ENGIE nous a pro­posé de démar­rer la démarche de cer­ti­fi­ca­tion Red II fin 2021, à vrai dire, nous avons dis­cuté avec mes sept asso­ciés de l’intérêt d’aller vers cette démarche et il m’a fal­lu les con­va­in­cre. Certes, nous savions que, du fait de notre taille, nous étions tenus d’être cer­ti­fiés en juil­let 2023, mais ce process nous inquié­tait, tant dans les modal­ités à suiv­re, que dans le temps (et l’argent ?) que cela pour­rait nous pren­dre. Nous étions donc dans une optique attentiste.

Mais ENGIE nous a bien expliqué l’intérêt de réalis­er très vite cette cer­ti­fi­ca­tion. Oblig­a­toire, elle aura des impacts demain sur le droit à pro­duire, sur les garanties d’origine. Même si nous n’avons pas à pro­pre­ment par­ler de béné­fice immé­di­at, être cer­ti­fiés nous garan­tit à l’avenir de ven­dre notre bio­méthane et de le ven­dre au mieux possible.

Je dois dire que l’accompagnement d’ENGIE dans nos démarch­es a été une aide pré­cieuse. Elle s’est passée qui plus est dans une rela­tion humaine de con­fi­ance et cor­diale. La pre­mière démarche est de choisir un sché­ma volon­taire. Il s’agit en fait des modal­ités de mise en œuvre, de l’interprétation de la direc­tive et il existe plusieurs sché­mas recon­nus. ENGIE Entre­pris­es & Col­lec­tiv­ités nous a aidés en nous don­nant les ten­ants et aboutis­sants des dif­férents sché­mas, et à choisir le plus adap­té à notre unité de méthani­sa­tion. Nous avons retenu Red­Cert EU, qui impli­quait un audi­teur alle­mand (ne par­lant pas français). Avec leur inter­prète mais aus­si celui d’ENGIE, nous avons pu entamer ce chemin vers la cer­ti­fi­ca­tion juste avant l’été 2022. Et si nous pen­sions anticiper, finale­ment nous sommes juste dans les temps. »

Un accom­pa­g­ne­ment précieux 

« La voie vers la cer­ti­fi­ca­tion com­mence par un dossier d’audit. Nous avions déjà tra­vail­lé en con­fi­ance avec le cab­i­net Syn­er­gis Envi­ron­nement aupar­a­vant, notam­ment pour les démarch­es ICPE. Accom­pa­g­nés par ENGIE, ils ont pu faire le néces­saire pour être habil­ités à cer­ti­fi­er Red II et nous les avons donc retenus. Les démarch­es de cer­ti­fi­ca­tion com­por­tent deux volets dis­tincts : une par­tie dura­bil­ité et une par­tie émis­sion de GES. 

Côté dura­bil­ité, il faut effectuer une recherche de l’historique depuis 2008 de chaque par­celle qui four­nit des intrants pour l’unité de méthani­sa­tion, CIVEs ou céréales ensilées. Il ne faut pas avoir détru­it de prairies per­ma­nentes ni d’intrants en prove­nance de zones de bio­di­ver­sité ou de zones humides par exem­ple. J’ai effec­tué ce tra­vail en amont pour nos par­celles, mais la cer­ti­fi­ca­tion implique aus­si tous nos appor­teurs de cul­tures (heureuse­ment, pas pour le fumi­er). Nous avons 1 ha qui ne ren­tre pas dans les critères durables mais nous inté­grons le pour­cent­age dans notre chaudière (en auto­con­som­ma­tion donc), ce qui nous per­met d’être 100 % durable.

L’autre par­tie con­cerne les émis­sions de gaz à effet de serre. On regarde les dépens­es d’énergie pour l’implantation, la récolte, l’acheminement des cul­tures. Pour cela, nous avons aus­si besoin d’avoir accès à cer­taines don­nées de nos appor­teurs de matières, avec notam­ment l’accès au reg­istre par­cel­laire et à leurs fac­tures. Je craig­nais qu’ils soient réti­cents. C’est pourquoi nous avons organ­isé une réu­nion avec eux, avec l’aide de Syn­er­gis envi­ron­nement et ENGIE pour leur expli­quer la démarche et les élé­ments dont avions besoin. Ils ont com­pris nos intérêts mutuels qui ont été bien exposés et cela s’est bien déroulé. Nous atten­dons aujourd’hui la con­fir­ma­tion de notre cer­ti­fi­ca­tion. Par la suite, nous aurons un audit de con­fir­ma­tion Red II dans 6 mois, puis un audit annuel. Nous nous sommes dotés du logi­ciel Biogazview qui nous per­met de gér­er les entrées/sorties de matières et donc notre engage­ment sur les unités d’azote pour nos parte­naires notam­ment. Ce logi­ciel nous aide aus­si à gér­er nos rations. Avec leur nou­veau mod­ule spé­ciale­ment dévelop­pé pour la cer­ti­fi­ca­tion Red II, il nous per­me­t­tra aus­si de gér­er facile­ment les audits annuels avec une super­vi­sion trans­par­ente des entrées et sor­ties de matières.

Avec les bons out­ils, les com­pé­tences de notre bureau d’étude et un guide pré­cieux que fut l’équipe cer­ti­fi­ca­tion d’ENGIE Entre­pris­es & Col­lec­tiv­ités, nous avons pu pass­er cette cer­ti­fi­ca­tion, en con­sacrant du temps certes, mais avec sérénité. »