Prix de la transition énergétique décernés par la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes

La Banque de la tran­si­tion énergé­tique a lancé la pre­mière édi­tion des Prix de la tran­si­tion énergé­tique, qui ont pour objec­tif de soutenir et de récom­penser les entre­pris­es engagées dans un pro­jet de tran­si­tion énergé­tique et envi­ron­nemen­tale sur le ter­ri­toire. Qua­tre prix sont décernés dans qua­tre caté­gories différentes.

Caté­gorie « démarche écologique »

SRP Pol­y­ser­vices, entre­prise de net­toy­age indus­triel, vient de recevoir le Prix de la tran­si­tion énergé­tique décerné par la Banque de la tran­si­tion énergé­tique (BTE) créée par la Banque pop­u­laire Auvergne Rhône Alpes (BPAURA). David Calois en est le directeur adjoint et respon­s­able d’exploitation. Interview.

Green Inno­va­tion. Quelles sont les activ­ités de Polyservices ?

David Calois. Fondée en 2002 par M. Deschamps, SRP Pol­y­ser­vices est une entre­prise spé­cial­isée dans le net­toy­age indus­triel. Grâce à son pre­mier con­trat de net­toy­age urbain en 2009, elle a pu élargir son offre et dou­bler son chiffre d’affaires. Out­re sa présence dans le domaine du net­toy­age urbain avec ses véhicules cir­cu­lant en ville, Pol­y­ser­vices a égale­ment une part de marché sig­ni­fica­tive dans le net­toy­age indus­triel et ter­ti­aire, com­prenant des hyper­marchés, des entre­pris­es et des uni­ver­sités. En 2021, l’entreprise a été acquise par le groupe Chal­lancin, l’une des cinq plus grandes sociétés de pro­preté nationales, ce qui a facil­ité sa démarche de tran­si­tion énergétique.

Quand a com­mencé la tran­si­tion énergé­tique et où en est-elle ?

Je suis arrivé en 2014 et, à cette époque, l’entreprise avait déjà aban­don­né les pro­duits de net­toy­age chim­iques au prof­it d’une gamme éco­la­bel­lisée. Nous avions aus­si déjà un véhicule hybride en ser­vice. Depuis, nous avons aug­men­té notre flotte de véhicules hybrides (car les véhicules élec­triques ne per­me­t­taient pas encore de tra­vailler de manière opti­male à l’époque). En 2021, nous avons rem­porté un con­trat avec la métro­pole qui nous a per­mis de met­tre en place une flotte entière­ment élec­trique, y com­pris pour les petits équipements tels que les souf­fleurs et les rotofiles. C’est grâce à cette ini­tia­tive que nous avons rem­porté le Prix de la tran­si­tion énergé­tique dans la caté­gorie « démarche écologique ».

Qu’est-ce qui vous a incité à par­ticiper à ce concours ?

Depuis un an et demi, nous avons été sol­lic­ités à plusieurs repris­es pour présen­ter notre instal­la­tion, la plus impor­tante en matière de charges privées sur un seul site en France, ain­si que par nos parte­naires, tels que Total­En­er­gies, Mer­cedes ou Stihl. La banque m’a ensuite pro­posé de par­ticiper au Prix de la tran­si­tion énergé­tique et j’ai alors présen­té notre pro­jet devant un jury région­al de vingt per­son­nes, com­posé de mem­bres du comité con­sul­tatif de la BTE, de parte­naires et de représen­tants de la BPAURA.

Quels avan­tages ce prix va-t-il vous apporter ? Com­ment la BTE va-t-elle vous accom­pa­g­n­er dans vos démarches ?

Ce prix val­orise la mise en œuvre de notre démarche de tran­si­tion énergé­tique et le tra­vail de nos col­lab­o­ra­teurs. La BTE et la BPAURA sont des parte­naires priv­ilégiés dans de nom­breux domaines, notam­ment pour les achats. Leur sou­tien financier est pré­cieux car le matériel de voirie est très coû­teux. Je vais prochaine­ment ren­con­tr­er des représen­tants de la banque qui pour­raient nous aider, par exem­ple, à effectuer un audit énergé­tique ou un bilan car­bone. Ce tra­vail se fera progressivement.

Qu’envisagez-vous en matière de tran­si­tion énergétique ?

Notre prochaine étape con­siste à renou­vel­er le marché de la col­lecte des cor­beilles de pro­preté de Lyon. Jusqu’à présent effec­tuée à l’aide de véhicules ther­miques, nous prévoyons désor­mais de la réalis­er avec des véhicules élec­triques et des tri­cy­cles élec­triques. Les travaux d’aménagement des itinéraires et les bornes de recharge sont en cours d’installation et l’ensemble du matériel devrait arriv­er en jan­vi­er 2024. Dès que pos­si­ble, nous passerons à l’énergie élec­trique, tout en restant atten­tifs aux avancées tech­nologiques qui évolu­ent con­stam­ment. À long terme, notre objec­tif est que 85 % de notre flotte soit ali­men­tée par des éner­gies pro­pres. Il est dif­fi­cile d’atteindre 100 % en rai­son de cer­taines con­traintes, comme les con­di­tions dif­fi­ciles en mon­tagne. Cepen­dant, nous res­terons réac­t­ifs et flex­i­bles pour nous adapter en per­ma­nence et offrir à nos parte­naires un ser­vice de qual­ité.   

Caté­gorie « innovation »

Roger Gar­riv­i­er est le fon­da­teur et dirigeant de la Man­u­fac­ture Bois-Paille  à Ville­franche-sur-Saône. Présentation.

Il y a deux ans, Roger Gar­riv­i­er fonde la Man­u­fac­ture Bois-Paille dans le but de fab­ri­quer des murs à ossa­t­ure bois isolés par des bottes de paille. Pour ce faire, il acquiert une presse à bottes de paille fournie par Activ Home, un dis­trib­u­teur situé à Montluçon. Il mène alors à bien une douzaine de pro­jets et plusieurs autres sont en cours : fab­ri­ca­tion de murs pour gym­nas­es, écoles, cen­tres médi­caux, exten­sions de mairies, maisons privées.

En évi­tant l’émission de plus de 100 kg éq. CO₂/m² par an, les murs pro­posés par la Man­u­fac­ture Bois-Paille con­tribuent à la lutte con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique à tra­vers une véri­ta­ble décar­bon­a­tion, en com­para­i­son des murs en béton-poly­styrène. De plus, ces murs de paille offrent un déphasage de qua­torze heures, ce qui assure un con­fort esti­val sans recourir à la cli­ma­ti­sa­tion. La paille, un sous-pro­duit de l’agriculture dont 40 % ne sont pas util­isés, trou­ve ain­si une nou­velle utilité.

Roger Gar­riv­i­er a présen­té son pro­jet avec con­vic­tion devant les mem­bres du jury. En obtenant ce prix, il va pou­voir financer des analy­ses de cycle de vie (ACV) pour max­imiser l’exploitation de ses crédits car­bone.