Energies Innovations bleues

Satellites, océan et énergies renouvelables en mer

Le premier satellite civil d’observation de la Terre équipé d’un radar a été le satellite océanographique américain Seasat en 1978. Sa mission était d’étudier les océans. Michel Lefebvre, ancien capitaine au long cours, co-fondateur de l’océanographie spatiale expliquait que cette discipline permettait de prévoir la température, les courants ou la salinité des océans, et intéresserait les marins et les climatologues.

Avec un satellite, on fait le tour du monde en 80 minutes

C’est le seul outil permettant d’accéder de manière globale et très régulière à quantité de données comme la hauteur des océans, les vents qui les parcourent, les courants et tourbillons, la salinité, etc.

Les énergies renouvelables en mer 

La stratégie de l’Union sur les énergies renouvelables en mer fixe des objectifs élevés, à savoir une capacité de 61 GW installée pour 2030 et 340 GW à l’horizon 2050. Pour la France, il est prévu au moins 40 GW avec une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Mais un appel d’offres XXL, annoncé par le Président de la République avec une programmation pluriannuelle confirmée pour fin de l’année par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition lors du colloque du Syndicat des énergies renouvelables, pourrait porter cette capacité à quelques 10 GW supplémentaires.

Selon les rapports, chaque éolienne offshore nécessite en moyenne cinq visites de maintenance par an, et les coûts de réparation cumulés représentent environ 30 % des dépenses liées au cycle de vie de l’éolienne. Motivés par les progrès de la connectivité massive de type machine (mMTC) et des technologies satellitaires, une étude sur le potentiel des technologies pour permettre la surveillance à distance des parcs éoliens offshore a été publiée en juin 2022. L’article préconise l’intégration du mMTC (LoRaWAN) et du satellite pour la surveillance sans fil des parcs éoliens offshore à grande densité. Les résultats ont montré que les deux architectures envisagées, directe et indirecte, sont potentiellement réalisables. Toutefois, la probabilité de réussite de la livraison est restée relativement faible dans les deux cas (1).

De nouveaux enjeux se dessinent

Les prochains débats publics sur les DSF et l’éolien en mer, présidés par Floran Augagneur, VP de la Commission nationale de débat public (CNDP), devraient permettre des échanges sur la gestion à distance des parcs en mer et leur gestion opérationnelle pour le soutien et la sécurité maritime relevant des administrations civiles et militaires (2). Une série de nouveaux outils sera intégrée, drones de surface, aériens ou sous-marins glider, des applications pour la pêche, les mammifères et les oiseaux et leur changement d’habitat… Selon les conditions météorologiques, la production d’énergie pourrait être gérée par des satellites qui permettront d’équilibrer la production d’une zone à l’autre, voire, d’un continent à l’autre.

Les usages multiples 

CLS, filiale du CNES et de CNP, pionnière dans la fourniture de solutions d’observation et de surveillance de la Terre depuis 1986, est le fournisseur exclusif des données environnementales Argos. Elle vient d’annoncer en septembre la signature de trois contrats importants avec l’Inde, le Sri Lanka et la Thaïlande pour la fourniture du système MAS (Maritime Awareness System), solution unique en temps réel pour la détection et la surveillance des activités et menaces en mer. Le système MAS est déjà utilisé par les Douanes et la Marine française. Parallèlement, CLS a acquis deux sociétés brésiliennes : PRIME et SAT ONE (3).

Cap sur la coopération internationale

Sur le plan opérationnel et sur celui de la recherche, la coopération s’est considérablement développée, comme le démontre le nouveau satellite franco-américain SWOT (Surface Water and Ocean Topography) lancé en décembre par une fusée SpaceX Falcon 9 depuis le Space Launch Complex 4E en Californie. Le 24 juillet 2023, le satellite a été repositionné à 891 km d’altitude, ce qui lui permet désormais de fournir des mesures de l’ensemble du globe tous les 21 jours. La diffusion du dernier post sur les réseaux sociaux mentionne que tous les instruments fonctionnent (4).

La combinaison des observations spatiales et de celles acquises par les navires constitue un outil puissant au service de la surveillance des océans et du changement climatique, et devient, comme pour les autres secteurs, l’un des outils clé pour les parcs éoliens en mer.

Jonathane B. Polier — energiesdelamer.eu

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