Depuis les années 1950, 164 millions de tonnes de plastiques s’accumulent dans les océans. Pour Samuel Le Bihan, comédien engagé pour l’écologie, le combat contre ce gaspillage et cette source de pollution marine doit passer par l’action concrète. Il crée l’association Earthwake, un laboratoire et un incubateur d’innovations low tech, au service de la valorisation des déchets dans le monde. Sa rencontre avec Christofer Costes, inventeur de solutions technologiques favorisant l’autonomie, va permettre la naissance de la Chrysalis. Cette machine valorise les déchets plastiques en énergie, permettant de traiter la pollution en amont.
Basée sur la pyrolyse, une combustion sans oxygène, la Chrysalis est la première machine permettant de recycler les déchets plastiques en carburant, dans un format réduit, mobile, et pour un prix abordable. Cette machine transforme les plastiques en 65 % de diesel, 15 % d’essence, 5 % de charbon et 15 % de gaz. Ce syngaz issu de la pyrolyse sert d’énergie pour faire fonctionner la machine de manière autonome !
De conception volontairement low cost, la Chrysalis crée un modèle économique viable et circulaire de recyclage des plastiques. Mobile, elle peut être installée rapidement sur les lieux mêmes où la pollution est générée et le carburant produit, du diesel utilisable immédiatement dans un groupe électrogène, un bateau ou un camion, permet une autonomie énergétique. Elle réduit les émissions de CO2 en limitant les extractions de pétrole en sous-sol et évite le rejet de déchets plastiques supplémentaires dans les océans.
Après une version de démonstration, la nouvelle Chrysalis 40 est opérationnelle, avec la capacité de convertir 160 kg de déchets plastiques en 120 litres de diesel par jour. L’économie circulaire se met en place sous nos yeux, grâce à des acteurs ingénieux et motivés.
Photo ci-dessus : Pour ne plus polluer l’océan et mettre en danger la faune marine, la Chrysalis traite les plastiques en amont.
Texte : Jérôme Bouché • Photographie : Shutterstock
