Un groupe de chercheurs de la station biologique de Roscoff (CNRS/Sorbonne Université), des universités de Brême et de Greifswald (Allemagne) et de l’université technique de Vienne (Autriche), ont découvert de nouvelles propriétés qui confèrent aux algues vertes un potentiel très prometteur pour les industries agroalimentaire et cosmétique.
Ces algues vertes, les ulves, ou « laitues de mer » plus communément, se trouvent en quantité sur les côtes françaises et sont souvent la cause des « marées vertes ». Jugées nuisibles, elles font l’objet d’un traitement spécial par les collectivités – essentiellement en Bretagne et en Normandie – pour un coût proche de 1,7 million d’euros : un trou dans les finances publiques de ces régions, mais aussi un problème pour le tourisme, car elles peuvent être mortelles à cause de l’hydrogène sulfuré, un gaz toxique, qu’elles dégagent en pourrissant.
Pourtant, cette découverte change la donne et promet de transformer ces plantes marines nocives en une ressource importante.
Les scientifiques ont ainsi découvert et caractérisé le processus de dégradation complète de l’ulvane, le principal sucre constitutif de la paroi des algues vertes. À l’aide de la bactérie marine Formosa agariphila, l’ulvane pourrait devenir une source d’énergie en servant de base à la production de bioéthanol, naturel et renouvelable, qui pourrait être transformé en carburant, par exemple. En plus du bioéthanol, les enzymes de cette bactérie marine permettent également d’obtenir d’autres types de molécules, intéressantes pour l’exploitation biotechnologique.
