La formation « Technicien(ne) de maintenance biogaz » proposée depuis 2020 par l’IRI a été élaborée à l’initiative de l’Association française du gaz Auvergne-Rhône-Alpes (AFG AURA). Demandé par les professionnels et conçu avec leur aide, son contenu permet aux alternants d’être opérationnels dès la fin du parcours de 16 mois.
Les entreprises de la filière, en particulier du cluster Méthalac, nous faisaient part de leurs difficultés à recruter des personnes formées à la maintenance des unités de méthanisation, explique Julien Schmidt, président de la commission des gaz verts à l’AFG AURA. Didier Saussier, le président, a émis l’idée de créer une école du gaz vert. Nous avons demandé aux entreprises quels étaient leur besoin dans la chaîne de valeur. Notre enquête, menée avec Nathalie Tauvel, de l’Institut de ressources industrielles (IRI) a fait apparaître une demande de techniciens de maintenance. L’IRI de Lyon a été logiquement retenu pour développer cette formation parce qu’il forme des techniciens de maintenance industrielle par l’alternance pour les filières de l’industrie métallurgique, de la chimie, etc. Fabien Houdeville, président de la commission formation à l’AFG AURA et responsable pédagogique à l’IRI, a rencontré des ingénieurs et techniciens de maintenance méthanisation afin de construire un référentiel d’activités, d’attendus, de compétences requises. Sur 16 entreprises, les besoins en postes pour la rentrée 2020 sont de 22, 40 en 2021, 50 en 2022. Nous avons retenu une formation professionnelle en alternance, sur 16 mois, reconnue par le ministère du Travail et intitulée “Technicien supérieur de maintenance industrielle”, avec une coloration méthanisation. »
Spécialisation métha
Pour Fabien Houdeville, restait à construire cette formation. « Nous avons répertorié les activités et les tâches des techniciens de maintenance en méthanisation, puis défini les connaissances requises par tâche. Cinq activités principales ont été identifiées : mise en service, maintenance préventive, maintenance corrective, communication et relation tiers/client, qualité sécurité environnement. Réaliser un acte de maintenance correctif nécessite d’avoir des compétences en méthodologie de dépannage, en interventions électromécaniques, en réglage d’un composant… Cela nous a conduits à identifier des modules : électrotechnique, automatisme, mécanique, maintenance, sécurité, communication… Des modules déjà dispensés sur des parcours de techniciens de maintenance, pour lesquels une coloration méthanisation a été apportée, avec des apports de compétences en chimie et biologie, conception montage de projet, fonctionnement et maintenance des unités, digestion, valorisation agronomique. Nous avons associé à notre équipe pédagogique Lionel Tricot, d’Elanor Consulting, pour couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur. Un technicien intervient sur des tâches spécifiques, mais il doit avoir une vue d’ensemble du fonctionnement d’une unité. Les alternants bénéficieront d’interventions de spécialistes. Pour notre première promotion, nous accueillerons une douzaine de candidats (80 candidatures), homme et femmes de 20 à 52 ans très motivés. L’autonomie, le fait de travailler dans un métier durable qui a du sens les intéresse. Les candidats viennent des filières scientifiques, industrielles, agricoles, électrotechniques ou encore génie thermique. Le métier de technicien de maintenance demande de la rigueur et de l’autonomie, mais aussi de la mobilité pour un travail souvent à l’extérieur. ».