Charlène Boutiton, exploitante de site de méthanisation (site en injection + station GNV) à Thennelières (10410) a rejoint l’exploitation de son père en 2012. Elle évoque son cheminement précédant son engagement dans le domaine de la méthanisation.
Quel est votre parcours ?
J’ai obtenu un baccalauréat scientifique puis me suis tournée vers le secteur du tourisme avec une licence en management hôtelier et restauration à l’École hôtelière Vatel Lyon puis un master à l’École hôtelière Vatel de Paris. À l’issue de mes études, j’ai commencé à remettre en question mes choix professionnels et à me demander si ceux-ci correspondaient vraiment à mes aspirations. Sur les conseils de mon père, restaurateur mais également exploitant agricole, j’ai passé un BTS ACSE en un an afin d’avoir l’option de me diriger vers l’agriculture si je le décidais. Puis j’ai travaillé un an dans la restauration avant de partir en Australie pendant une autre année afin de perfectionner mon anglais.
Comment êtes-vous arrivée dans le secteur de la méthanisation ?
Après mon séjour en Australie, j’ai réalisé que si je m’engageais dans une carrière dans l’hôtellerie, il serait peu probable que je retourne un jour à la ferme. C’est pourquoi j’ai décidé de retourner à mes racines. Quand j’ai rejoint la ferme, mon père avait déjà effectué une première visite en Allemagne pour explorer un projet de méthanisation, j’ai alors décidé de me joindre à lui. À partir de 2013, nous avons travaillé sur ce projet qui a abouti à l’ouverture du site de méthanisation en 2015. Depuis, je travaille majoritairement sur le site de méthanisation mais également encore sur l’exploitation agricole.
En quoi consiste votre travail actuel ?
Je consacre désormais 70 % de mon temps à la méthanisation et 30 % à l’exploitation agricole. Au fil des années, le projet s’est considérablement développé, ce qui a entraîné une augmentation significative de la charge administrative. Nous avons débuté avec un méthaniseur où je travaillais avec un salarié à mi-temps. Après neuf ans d’activité, notre installation a pris de l’ampleur. Actuellement, je supervise une équipe de trois personnes à temps plein et m’occupe aussi de toutes les tâches administratives.
Que diriez-vous aux futurs professionnels du secteur ?
Travailler dans le secteur de la méthanisation est à la fois passionnant et incroyablement enrichissant. Même après neuf ans, l’évolution est constante, il existe une dynamique incessante avec la méthanisation. Le recrutement de nouveaux talents, l’investissement dans la recherche et l’innovation, tout ceci crée véritablement un environnement riche et stimulant.
Récemment, nous avons ouvert une station bioGNV, et nous prévoyons l’année prochaine de nous lancer dans le CO2. Notre site n’a cessé de se développer au cours de ces neuf années. Cependant, il est essentiel d’être vraiment motivé, car la routine n’existe pas dans ce domaine. Le travail est intense, mais extrêmement gratifiant car il donne un réel sens à ce que nous faisons.