Dans les années 1980, les industries pétrolière et minière convoitaient les ressources naturelles du continent Antarctique. La mobilisation internationale a permis d’aboutir à la signature, en 1991, d’un traité historique le considérant comme une « réserve consacrée à la paix et à la science ».
Sous l’égide de Greenpeace, une campagne internationale demandant la même protection pour l’océan Antarctique et visant à y créer la plus grande réserve marine du monde vient d’être lancée. Fortement soutenue par les principaux acteurs économiques de la pêche au krill dans l’océan Antarctique, la campagne a été annoncée publiquement en leur présence lors d’un événement organisé en juillet 2018 par Greenpeace à Cambridge, en Grande-Bretagne. Elle prévoit l’interdiction de la pêche au krill à partir de 2020 dans des zones identifiées comme étant écologiquement sensibles autour de la péninsule Antarctique. Ces industriels s’engagent par ailleurs dans un processus politique et scientifique amenant à la création d’aires marines protégées dans l’océan Antarctique, couvrant en partie des zones de pêche au krill.
En octobre 2018, les États membres de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), dont la France, se réuniront à l’occasion d’un sommet international à Hobart, en Tasmanie, où ils devront tenir compte de cette mobilisation mondiale et prendre une décision finale concernant l’une des propositions visant à créer un sanctuaire marin de 1,8 million de kilomètres carrés dans la mer de Weddell.