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Le monde dans un grain de sable. Un marché titanesque, une ressource limitée, des mafias puissantes

Green Innovation. Plus de 15 milliards de tonnes de sable sont prélevées chaque année sur la planète (plus de 40 milliards si l’on prend en compte l’ensemble des granulats – voir encadré), ce qui en fait la seconde ressource naturelle la plus exploitée après l’eau, loin devant le pétrole. Dans le documentaire précurseur que vous avez réalisé sur ce sujet, Sand Wars, sorti en 2013, les exemples d’usages que vous citez permettent de comprendre l’importance vitale de ce minerai pour l’économie mondiale. Quels sont les principaux secteurs concernés ?

Denis Delestrac. En ce moment même, nous nous parlons par téléphone. Or, dans tout appareil électronique – ordinateurs, téléphones –, il y a une puce qui contient du dioxyde de silice, un composant minéral du sable. La Silicon Valley, c’est bien la « vallée de la silice », pas du silicone ! On trouve aussi du dioxyde de silice dans les peintures, les pâtes pour blanchir le papier, les plastiques, les caoutchoucs pour les pneus… On l’utilise également dans l’agroalimentaire, par exemple pour éviter que les grains des aliments lyophilisés ou en poudre, comme le sucre, ne s’agrègent. Et c’est encore du sable qui est employé dans le procédé de fracturation hydraulique (fracking) servant à libérer les hydrocarbures de schiste.

Mais ces utilisations sont presque anecdotiques par rapport aux quantités de sable drainées par le secteur de la construction ! Il est difficile de donner des chiffres mondiaux sur ces matériaux dans la mesure où les terminologies et les méthodes comptables varient très fortement d’un pays à l’autre et ne reflètent, quand elles existent, que la partie émergée de l’iceberg. Mais pour donner un ordre de grandeur, on estime que les deux tiers de tout ce que l’on construit aujourd’hui sur la planète sont faits de béton, matériau lui-même composé aux deux tiers de sable et de granulat. Une maison ? 200 tonnes de sable. Un kilomètre d’autoroute ? 30 000 tonnes de sable. Une centrale nucléaire ? 12 millions de tonnes… Et le béton n’est même pas le pire consommateur de sables et gravats, puisque le remblayage, pour gagner du terrain sur la mer, est encore plus gourmand : la création du « Palm », archipel d’îles artificielles en forme de palmier au large de Dubaï, a requis 150 millions de tonnes de sable. D’ici à 2100, la population mondiale devrait augmenter de plus de 47 % et dépasser les 11 milliards de personnes, selon l’ONU, continuant de stimuler les besoins en logements et en infrastructures, et donc en sable.

Quels sont les premiers pays consommateurs de sable ou pôles de consommation de sable dans le monde ?

Pour connaître les plus grands consommateurs de sable, il faut suivre les booms immobiliers. On pense bien sûr en premier lieu à la Chine. Entre 1994 et 2012, la production chinoise de béton a augmenté de 437 %, quand celle du reste du monde augmentait de 60 %. C’est énorme !

Les pays asiatiques où s’est développée une classe moyenne avec un pouvoir d’achat en croissance (Chine, Inde…) sont globalement les premiers concernés. Viennent ensuite les émirats du Moyen-Orient, où fleurissent les projets immobiliers et d’infrastructures pharaoniques depuis le début des années 2000, et ce n’est pas fini ! Dubaï doit accueillir l’Exposition universelle en 2020, le Qatar la Coupe du monde de football en 2022… Si ce n’est pas la Chine, c’est l’Inde ; si ce n’est pas l’Inde, c’est Dubaï ; si ce n’est pas Dubaï, c’est l’Espagne… On construit encore beaucoup et dans beaucoup de pays, et ce n’est pas toujours pour répondre à une demande de logements, loin de là ! C’est souvent par motivation purement spéculative et économique, pour générer de la richesse. Dans les principales villes chinoises, plus d’un logement sur cinq est vide en moyenne, ce qui représente plusieurs dizaines de millions de logements vides. Quant à The World, l’autre vaste projet immobilier et touristique de luxe lancé à Dubaï, il a été stoppé net par la crise financière de 2008. Mais ses 300 îles artificielles ont d’ores et déjà englouti des montagnes de sable.

Donc d’un côté, on multiplie les constructions vides ou inutiles en consommant des quantités incroyables de sable, et de l’autre, de nombreuses personnes n’ont malgré tout pas accès à un logement décent. On le voit, le problème est avant tout politique.

Qui exploite ce sable, et comment ?

Le sable est très bon marché – un peu plus de 8 dollars la tonne de sable et gravier de construction aux États-Unis en 2017. Comme il est accessible librement, il n’a pas de valeur en soi. Dans le cadre d’une exploitation officielle, les États accordent aux entreprises minières et de dragage des licences pour son exploitation. Les seuls coûts sont donc ceux de manutention et d’extraction. Il n’existe pas de cours mondial du sable, de valeur mondiale du mètre cube de sable sec comme il existe un cours du baril de pétrole ou du gramme d’or.

Il faut bien comprendre par ailleurs qu’il existe de nombreuses variétés de sable, et que tous n’ont pas les mêmes propriétés. Celui des déserts, par exemple, est inutilisable pour le remblayage et la construction, car ses grains, trop ronds et lisses, ne s’agrègent pas. Il faut du sable aux grains anguleux et aux formes rugueuses, que l’on trouve par exemple là où, à un moment donné de l’histoire de la Terre, il y avait une mer, intérieure ou pas, ou bien une rivière.

L’exploitation a donc commencé avec l’implantation de carrières dans ces zones sources, un peu partout dans le monde. Mais, soit parce que leurs réserves sont épuisées, soit parce que cette extraction génère des problèmes environnementaux et de voisinage très importants, beaucoup de ces carrières ont fermé. L’industrie des agrégats s’est donc tournée vers les rivières, qui sont aussi l’un des véhicules principaux du sable. Mais, rapidement, celles-ci n’ont plus permis de répondre à la demande croissante. De nombreuses entreprises se sont alors dirigées vers l’extraction en mer. Là encore, les entreprises doivent obtenir une licence d’exploitation et envoient des navires de dragage pour pomper ce sable.

Plusieurs multinationales dominent le secteur. Mais la taille des entreprises dépend aussi de la capacité économique du pays. En France ou aux États-Unis, ce sont de grandes entreprises qui manipulent de grandes quantités de sables. Au Vietnam ou en Indonésie, il y a aussi des exploitants de taille plus modeste.

Y a‑t-il un commerce international du sable ?

Le transport du sable par route est délicat : les trop lourdes cargaisons des camions endommagent les infrastructures. L’industrie essaie donc en principe d’exploiter et de distribuer le sable à l’échelle régionale. Il y a, malgré tout, des échanges internationaux grâce au transport par bateaux.

En valeur, les plus gros exportateurs de sable en 2017 sont les États-Unis, avec 446 millions de dollars d’exportation de sable, soit plus du quart des exportations mondiales. Viennent ensuite les Pays-Bas (216 millions), l’Allemagne (134 millions) et la Belgique (119 millions). Pour les importations, la Belgique et le Luxembourg représentent environ 11 % du total, les Pays-Bas, 9 %. On voit que certains pays exportent et importent, donc on peut supposer qu’ils font du négoce et que l’importation ne correspond pas toujours à une demande nationale.

En Asie, tous les pays riverains de Singapour (Indonésie, Cambodge, Malaisie…) ont interdit les exportations de sable. Mais un très gros commerce illégal persiste vers la cité-État, qui cherche à grandir et à s’étendre sur la mer. Il est vrai que ce business procure des rentrées financières et du travail à beaucoup de monde dans les pays voisins.

La quantité de sable « produite » chaque année par les océans (la quantité de sédiments qu’y charrient les fleuves) est quatre fois inférieure à la demande mondiale, selon l’ONG norvégienne GRID-Arendal. Peut-on considérer qu’on a atteint un « pic du sable » comme on a pu parler de « pic pétrolier », moment où la production commence à décliner, et qu’une pénurie est à craindre ?

Oui, je le pense. Il suffit de regarder toute la chronologie de création de cette ressource, qui prend des milliers d’années. Le sable vient des chaînes montagneuses. Avec les intempéries, le gel, le dégel, la roche se fracture en gros rochers, puis en rochers plus petits, puis en grains de sable qui avec les vents, les pluies, vont éventuellement arriver à un ruisseau, puis éventuellement à la rivière dans laquelle se jette le ruisseau, puis éventuellement jusqu’au delta où débouche la rivière, où ils seront répartis par tous les courants et arriveront finalement à un endroit où, momentanément – à l’échelle historique, cela peut durer trois siècles ou un millénaire –, ils vont se fixer.

Dans le parcours du combattant de ce petit grain de sable – qui peut le conduire par exemple des Rocheuses jusqu’en Floride –, il y a beaucoup de contingences et beaucoup d’obstacles. Une grande part des grains de sable n’arrivera pas jusqu’à la rivière. Ensuite, la multiplication des barrages, qui retiennent non seulement de l’eau, mais aussi des grains de sable, ralentit leur progression et vient s’ajouter aux facteurs qui bloquent ou freinent le renouvellement des stocks. À l’échelle géologique, il n’y a aucun problème. Mais à l’échelle humaine, les réserves risquent de ne pas se régénérer suffisamment vite.

Lorsque l’on va chercher du sable au large, on ne voit pas nécessairement l’impact immédiatement. Mais par l’effet des courants, de la gravité, des vagues, la dépression ainsi créée va se remplir naturellement avec le sable le plus proche, donc souvent celui de ce qu’on appelle communément « la plage ». La « plage » est en principe composée de trois parties : celle qui est immergée, celle où on met nos serviettes pour bronzer et la dune qui est derrière.

Naturellement, la plage avance et recule avec les saisons, mais se regarnit toute seule. Cependant, des plages qui comportent encore ces trois parties vitales, il en reste très peu : à peu près 25 % sur la planète. D’abord, parce que le béton a souvent remplacé les dunes : à Barcelone par exemple, toute la côte a été bétonnée – que ce soit pour un immeuble, un parking, une route… – à l’endroit où devrait être la dune. Ensuite, en raison des ponctions de sable au large : du sable de la plage et de l’avant-plage est emporté pour aller remplir le trou généré au large, et la plage ne revient plus.

Quant à savoir à quel horizon exactement cela pourrait poser problème, c’est difficile à dire, car il faudrait pour cela disposer d’une étude globale des stocks qui n’existe pas ; cela dépend aussi beaucoup des solutions qui seront mises en œuvre. Mais tous les géologues que j’ai consultés s’accordent pour dire que, d’ici à 2100, si l’on continue au rythme de consommation de sable observé actuellement, il n’y aura plus de plages que dans les livres d’histoire !

L’impact environnemental de l’exploitation – pas ou peu réglementée – des ressources en sable est considérable, comme vous le montrez dans votre documentaire. Avez-vous pu constater une prise de conscience depuis la sortie de votre documentaire en 2013 ?

Le documentaire est le premier à avoir lancé l’alerte sur ce sujet et il a touché un large public : environ 100 millions de personnes l’ont vu dans le monde.

J’ai aussi donné un grand nombre de conférences en France, en Inde, aux États-Unis… Le film a donc eu un impact certain. Il a notamment permis de faire pression pour fermer la dernière mine de sable naturel américaine, dans le Nord de la Californie. Je me suis associé à certaines ONG dont des représentants interviennent dans le film pour éveiller les consciences dans plusieurs régions. Nous avons ainsi organisé beaucoup de débats en Inde. Mais quand j’ai demandé à un représentant de l’État indien ce qu’il pouvait faire, il m’a répondu : « On ne peut rien faire. Nous avons des milliers de kilomètres de côtes… Nous ne pouvons pas mettre un policier sur chaque plage ! »

En France, après la sortie du film, une trentaine de députés des circonscriptions littorales l’ont utilisé pour soulever le problème à l’Assemblée nationale et tenter de modifier la législation (toujours inspirée d’une loi de 1810 élaborée sous Napoléon), afin de pouvoir exiger des études d’impact plus approfondies. Mais même quand il y a des lois, leur application est difficile. Par exemple, admettons que l’État donne une licence d’exploitation pour 30 000 tonnes par an. Personne n’inspecte ensuite les quantités transportées par bateau et par camion pour vérifier si elles correspondent à la licence accordée !

Certes, à la suite du film, beaucoup de gens ont donc pris conscience qu’il y avait un problème avec le sable et portent à présent un regard différent sur la plage, qui tend à être davantage valorisée. Mais peut-on considérer, six ans après sa sortie, que la situation globale s’est améliorée ? Non. Notamment parce que le recyclage et les ressources alternatives au sable ont encore un coût supérieur à celui du sable naturel.

Le caractère lucratif de cette ressource pour le moment facile d’accès a aussi généré localement un commerce illégal. Les « mafias du sable » sévissent tout particulièrement en Inde, où elles prospèrent à l’ombre du boom de la construction estimé à 120 milliards de dollars par an. Pouvez-vous décrire le fonctionnement et l’emprise de ces gangs dans ce pays ?

L’Inde est en effet un pays qui souffre énormément de l’exploitation illégale du sable, car la demande immobilière est très importante, stimulée à la fois par une classe moyenne en augmentation et par les couches plus pauvres de la société qui demandent des habitations à bas coût – notamment les populations rurales qui viennent s’entasser dans les grandes villes, et en particulier à Bombay, dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Cela entretient une hémorragie permanente du sable qu’il est impossible d’arrêter. D’une part, parce que si l’on veut construire une maison, il suffit d’avoir un camion, ou un âne avec une charrette et d’aller à la plage se servir. D’autre part, parce qu’il existe effectivement en Inde une véritable mafia du sable. Des gens s’y font assassiner pour du sable ! Pour le film, nous sommes allés tourner à environ trois heures de Bombay où opère une mafia du sable assez puissante. Le jour de notre arrivée, un représentant local de l’État, l’équivalent d’un préfet, est mort en tentant de s’interposer face à un camion transportant du sable, qui l’a écrasé. Qui que ce soit qui s’oppose là-bas à l’exploitation du sable met sa vie en danger. Une des activistes que nous avons interviewés, Sumaira Abdulali, a reçu des menaces de mort. Elle expliquait notamment dans le documentaire que cette mafia du sable, « l’organisation criminelle la plus puissante d’Inde », contrôle tout le secteur de la construction du pays, tous les matériaux, et que même la main‑d’œuvre sur les chantiers de Bombay lui obéit. Cette mafia contrôle aussi l’administration grâce à ses ramifications politiques. Donc à chaque maillon de la chaîne de production, qui commence par l’extraction du sable, elle perçoit de gros profits, ce qui lui permet de soudoyer l’administration et la police. Et son emprise s’étend jusqu’aux plus hautes sphères de décision.

Quelles sont les autres zones particulièrement concernées par la contrebande du sable ?

Ce pillage du sable touche tous les pays. Les trafics sont particulièrement importants là où la demande est importante : dans les pays autour de Singapour, ou autour de la Chine… En Afrique également. Au Maroc, par exemple, la mafia du sable est la deuxième organisation criminelle du pays après celle du haschich. Les mafias y emploient des enfants ou de jeunes Marocains sans ressources, qui viennent constituer la couche inférieure de toute cette pyramide mafieuse qui travaille sur les plages… Ils chargent le sable sur des ânes, qui l’amènent jusqu’à un camion qui le transporte pour le déverser directement sur le marché. Le problème de ce sable, parce qu’il échappe à tout contrôle des autorités, c’est qu’il est mouillé et contient encore du sel. Or, il est directement utilisé et mélangé dans le béton, ce qui génère un béton de mauvaise qualité. À la moindre faiblesse dans la structure des immeubles construits avec ce béton, ou au moindre incident climatique ou sismique grave, ces immeubles seront les premiers à s’effondrer.

Tourisme, pêche, agriculture… Dans quelle mesure la disparition du sable et son exploitation à outrance menacent-elles d’autres secteurs économiques de poids ?

Cela a un impact sur tous ces secteurs, bien entendu. Pour la pêche, on sait que le sable est la base de toute la chaîne alimentaire dans la colonne d’eau (qui se développe entre le fond et la surface d’une mer, d’un océan, d’une rivière ou d’un lac). Le risque d’appauvrissement des ressources halieutiques est donc important.

Pour le tourisme, c’est encore plus flagrant. La plage, c’est la destination touristique par excellence. Le tourisme de plage est un moteur économique de poids pour énormément de régions (dans le film, nous abordions le cas de la Floride).

Tout ce secteur va être impacté par la disparition des plages, tous les commerces qui gravitent autour. Pour contourner le problème, on réalimente régulièrement les plages en sable dans les zones où elles disparaissent en raison de l’exploitation. Cela consiste à aller récupérer du sable au large pour le déverser sur ces plages… Mais c’est un cycle infernal : on ponctionne les réserves en sable, donc la plage disparaît ; on la recrée artificiellement en la réalimentant en sable, mais pour cela, on continue à pomper le sable… Donc la plage disparaît, etc. C’est une sorte d’archétype d’un « développement non durable », bel euphémisme pour décrire une véritable catastrophe.

Dans votre dernier documentaire, Freightened (2016), vous vous intéressez aux dangers que présente la mondialisation du fret maritime de marchandises sur nos économies, notre environnement et nos modes de vie, comme l’épisode suivant d’un même « éco-thriller » montrant l’impact désastreux sur l’environnement de cette croissance économique à tout prix, de ce « développement non durable ». De quoi traitera le prochain ?

Je ne peux rien dire pour le moment sur le film que je suis en train de tourner. Mais compte tenu de l’ampleur du problème et du fait que le dossier n’est pas « sur le haut de la pile », nous envisageons de faire une suite à Sand Wars. Une étude parue au début de l’année dans la revue Nature Sustainability montrait qu’au Groenland, avec la fonte des glaces, de nouvelles poches de sable naturel apparaissent… Ce qui aiguise les appétits économiques. Il existe déjà une exploitation de sable au Groenland, mais elle était restée locale, car le transport depuis le Groenland jusqu’aux pôles de consommation était trop coûteux. Avec ces nouvelles poches exploitables et l’augmentation du prix du sable en raison de sa raréfaction, l’exploitation du sable du Groenland pourrait devenir viable. C’est justement un signe de pénurie de la ressource !

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[mks_accordion_item title=“Sable, granulat, agrégat : de quoi parle-t-on ?”]
« Selon la définition géologique, le sable n’est pas défi ni par sa composition, mais par sa taille. C’est un matériau granulaire dont la dimension de chaque particule (grain) est comprise entre 1/16 de millimètre (en deçà, il s’agit de limon) et 2 mm (au-delà, ce sont des graviers). Pouvant rassembler près de 180 minéraux différents, il est toutefois majoritairement fait de quartz, dont le principal composant est la silice. Plusieurs catégories peuvent ensuite être distinguées selon la forme, de très anguleuse à presque sphérique. Sec, ce matériau présente des propriétés physiques particulières, à mi-chemin entre celles des fluides et celles des solides. Le sable entre dans la composition des granulats ou agrégats, fragments de roche d’une taille inférieure à 125 mm utilisés dans les matériaux destinés à la fabrication d’ouvrages de travaux publics, de génie civil et de bâtiment.[/mks_accordion_item]

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(*) Entretien publié dans le magazine Diplomatie, n° 98, Areion Group, mai-juin 2019.

Photo ci-dessus : Vue aérienne d’une mine de sable à ciel ouvert près de Trebon, dans le Sud de la République tchèque. Le marché des agrégats (sables et graviers) destinés à la construction devrait représenter près de 470 milliards de dollars d’ici à 2021, selon une étude réalisée en 2016 par un cabinet privé pour la profession. Parmi les principales multinationales du secteur, on trouve le mexicain CEMEX, l’allemand Heidelberg Cement, le suisse LafargeHolcim, les américains Martin Marietta Materials et Vulcan Materials Company ou encore les russes PJSC LSR Group et Eurocement. (© Peteri/Shutterstock)

À propos de l'auteur

Denis Delestrac

Réalisateur et producteur, en particulier de longs métrages documentaires sur des sujets d’actualité primés à maintes reprises, dont Sand Wars (2013).

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