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Optimiser son unité de méthanisation

Optimiser le rendement de son installation est devenu nécessaire face à l’augmentation des coûts d’exploitation qui grèvent le résultat. Pour améliorer le rendement de son unité de méthanisation, il existe de nombreux moyens que nous évoquons au fil des numéros.

Pour améliorer la rentabilité d’un méthaniseur, la première démarche est d’effectuer une recherche de fuite pour éviter toute perte de production. Mais l’objectif est bien entendu de produire plus. Pour cela, on peut jouer sur la préparation des matières pour une production supplémentaire par tonne d’intrants ou une production similaire mais plus rapide si on dispose d’intrants supplémentaires facilement accessibles. Il est également possible d’ajouter différents additifs comme des enzymes ou des oligo-éléments pour booster la production. Différentes analyses biologiques peuvent permettre d’analyser les inhibitions et éventuellement de les booster avec des dosages optimaux en fonction des résultats. Côté intrants, on peut également améliorer ses cultures et Cives pour gagner en compétitivité, en augmentant les rendements à l’hectare et en réduisant les coûts des pratiques culturales. Une meilleure gestion du stockage des intrants (les fumiers et lisiers perdent leur pouvoir méthanogène avec un stockage long), la sélection d’intrants (par exemple le choix de Cive à haut pouvoir méthanogène et sa récolte à un stade pertinent de maturité) ou encore l’amélioration des prétraitements (broyage des pailles, fumiers et Cive à court terme, développement de technologies de prétraitements enzymatiques ou d’endommagement cellulaire à plus long terme) peuvent augmenter la production de biogaz.

À cette première démarche, on peut également prévoir un apport d’intrants supplémentaires. De nouveaux substrats apparaissent aujourd’hui en provenance notamment de l’industrie agroalimentaire et bientôt des collectivités. Ces nouveaux intrants peuvent être très méthanogènes, il convient toutefois de les analyser avant toute introduction pour vérifier tant l’aspect hygiénisation que la présence éventuelle de métaux lourds par exemple. La composition des digestats peut être modifiée et l’apport de nouveaux intrants, s’il peut augmenter la production, doit être fait avec toutes les précautions nécessaires. Enfin, lorsque l’on dispose d’intrants supplémentaires, il peut être intéressant d’agrandir son unité en ajoutant un post digesteur ou un digesteur. Le surplus peut être utilisé pour autoproduire de l’électricité par exemple. Mais il convient de regarder alors en détail les contraintes de son contrat d’achat et de s’entourer de professionnels avant de lancer une telle décision. Sans oublier l’approche avec le territoire pour développer une unité qui soit bien acceptée par le voisinage.

Diminuer les charges et automatiser

Pour diminuer les charges de fonctionnement, il est aussi possible de travailler avec des spécialistes de la négociation de contrats d’électricité. L’économie peut être importante. De même pour ses fournitures, il ne faut pas hésiter à aller sur des plateformes de marchés en gardant toujours en tête que tout élément introduit dans son digesteur peut avoir des effets bénéfiques ou inhibiteurs. Le maintien en température du digesteur nécessite une consommation de biogaz ou de biométhane. L’investissement dans des équipements améliorant l’isolation des digesteurs et gazomètres et l’efficacité des chaudières permet de limiter la consommation d’énergie. Enfin, les unités de production de biométhane peuvent être valorisées sur plus de 15 ans. Un réinvestissement limité en année 15 permet d’envisager une production sur des durées plus importantes (par exemple 25 ans) et donc de valoriser davantage l’investissement initial et de réduire le coût global de production.

Le point commun de toutes ces actions est d’automatiser au maximum votre installation. Avec des capteurs biologiques et de surveillance, on peut piloter aujourd’hui de manière très performante les unités de méthanisation. Une digitalisation qui va être de plus en plus demandée, comme avec la certification Red II pour établir le bilan CO2 et Ges des installations et bénéficier de primes dans le cadre de garanties d’origines. Car vendre mieux sa production d’énergie mais aussi de sous-produits (digestats, CO2, chaleur…) sera aussi à l’avenir gage de rentabilité. »

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